Algérie

“La médiocrité n’est pas tolérée en médecine”



La qualité des soins prodigués dans les établissements hospitaliers et autres reste tributaire de la qualité de la formation dispensée aux étudiants et aux médecins de différents rangs. Telle est la devise du professeur Arrada Moussa, doyen de la faculté de médecine d’Alger. Dans une entrevue accordée à Liberté, le doyen fera remarquer sans détour que “la médiocrité n’est pas tolérée en médecine”.  Cette déclaration fait office, chez le professeur Arrada, d’une loi intangible puisqu’il est question de soigner la population. Le professeur Arrada Moussa, au lendemain de son installation à la tête de la faculté de médecine en avril 2005, a pris le taureau par les cornes pour remettre sur les rails la machine de postgraduation et de la formation en général, puisque la locomotive était à l’arrêt avant 2005, date de sa prise de fonction à la faculté.
C’est ainsi que dans le souci d’assurer la continuité de la formation des formateurs, le doyen de la faculté de médecine d’Alger a pris à bras-le-corps le dossier des thèses de rang docents ou professeurs. “Parmi les premiers chantiers ouverts après mon arrivée à la faculté de médecine, la priorité était de débloquer les thèses qui étaient en souffrance depuis des années”, a-t-il confié.
Le dossier en question était, faut-il le souligner, loin d’être une mince affaire, sachant que le retard accumulé remonte à plusieurs années, c'est-à-dire de plusieurs promotions de médecins qui étaient privés  d’accès au rang supérieur. La tâche s’avère donc très ardue du moment qu’il devra faire face à la demande actuelle et gérer parallèlement les thèses en souffrance. Le professeur a fait de cette affaire une question d’équité entre les générations. Les efforts déployés par la direction de la  
faculté ont été orientés vers l’organisation, chaque année, de ce concours qui ouvre grandement les portes de carrière pour les médecins universitaires. La première démarche suivie, à cet effet, est d’intervenir auprès des experts et des directeurs de thèses pour faciliter la finalisation des travaux de recherche des postulants aux grades de docent et professeur.  Interrogé sur le nombre de thèses régularisées après l’organisation du premier concours depuis son arrivée, le chef de service de la médecine interne au CHU  Mustapha-Pacha a précisé que l’examen de passage de grade, tenu en 2006, a permis de recruter 222 enseignants de rang magistral (docent/professeur), alors que le concours de l’année dernière a vu, ajoute-t-il, 157 reçus.
Ces chiffres viennent ainsi conforter la politique de la formation des formateurs et assurer un encadrement adéquat aux étudiants. “Ce nombre démontre l’intérêt qu’accorde la faculté à l’enseignement et suffira du moins pour deux décennies”, a-t-il déclaré. Et de poursuivre : “La faculté compte plus de 400 enseignants entre docents et professeurs.”  M. Arrada  annoncera dans le même ordre d’idées que le concours de 2008 interviendra à la fin de l’année. Pour lui, la politique de formation des formateurs, initiée depuis son arrivée à travers la relance de l’organisation chaque année des concours, répond au souci de permettre aux postulants de gérer au mieux la carrière universitaire.
Plus loin, le professeur Arrada, qui est également président de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine, a abordé le projet de construction de la nouvelle faculté de médecine à Ben Aknoun. Sans cacher sa satisfaction, notre interlocuteur a rappelé que le coup d’envoi officiel des travaux de terrassement a été donné le 2 juin dernier au niveau du site Ziania. Le choix du site en question n’est pas fortuit. La nouvelle faculté, qui sera livrée fin 2010, est située au milieu d’un bassin de structures hospitalières. “Pas moins de 17 centres hospitaliers entourent la nouvelle faculté. L’enseignement de la médecine nécessite des structures de pratique”, a affirmé le chef de service de médecine interne au CHU Mustapha-Pacha. La nouvelle structure viendra ainsi renforcer les infrastructures existantes. La mise en place d’une telle construction permet d’envisager le lancement des pôles d’excellence. La future faculté aura une capacité de 10 000 places pédagogiques et sera composée de trois départements, à savoir médecine (6 000 places), pharmacie (2 000) et département de chirurgie dentaire (2 000).
Pour conclure, il a annoncé que le prochain concours de résidanat interviendra les 11 et 12 octobre prochain et concernera une proposition de 750 postes.


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