Algérie

La médiocrité des élus dénoncée


Les élus communaux sont tristement au c?ur de l'actualité nationale. La cause en est, selon de nombreux citoyens interrogés, le fait qu'ils se soient délibérément écartés de leurs missions premières.Particulièrement, ces cinq dernières années durant lesquelles, ils se sont mis à arpenter les sentiers obscurs des détournements de biens publics et autres malversations. Conséquence : dans la majorité des 1.541 communes des 48 wilayas, la gestion des collectivités locales a atteint le point de non-retour. Mêmes les différentes et nombreuses recettes sources de financement de certains aspects du quotidien des habitants, ne font plus partie des discussions lors des réunions des élus. Pas une seule délibération des Conseils communaux à travers le pays ne fait référence aux faits constitutifs de «faute lourde». Notamment celles publiquement reprochées à des élus. Assurés de leur réélection grâce au trafic des urnes, ils se maintiennent à la présidence d'une commission, la même qu'ils animent durant des décennies. La mauvaise gestion des secteurs à leur charge est un quotidien.
La désignation d'intérimaires à des postes de décision pour la gestion des affaires courantes se fait en fonction des affinités partisanes ou au gré des intérêts des uns et des autres. Bien qu'ils défraient la chronique, les cas de malversations sont rarement sanctionnés. Ce qui remet sur le tapis la qualité de la gouvernance locale à l'ère du Hirak. A l'ère aussi où la Cour Suprême a engagé un combat contre la corruption, la compromission, les détournements, les blanchiments de capitaux, le trafic du foncier et autre délit impliquant les membres de la I'ssaba. «C'est un secret de polichinelle que nos communes sont majoritairement sous le contrôle d'élus médiocres, corrompus et opportunistes. D'autres, très mal gérées depuis leur création, n'ont pas pris un véritable envol. Les causes sont nombreuses.
Les responsabilités sont partagées, mais à l'arrivée, c'est le citoyen lambda qui ne se porte pas mieux», affirment unanimement des habitants. Actuellement, le temps est à l'attentisme. Nombre d'élus appréhendent les enquêtes judiciaires sur les malversations financières à laquelle, directement ou indirectement, ils ont pris part. C'est que depuis 2014, elles sont devenues récurrentes. D'où les oppositions à l'augmentation des budgets aux communes sans contrôle préalables des dépenses engagées et de la destination prise par les recettes engrangées. Surtout, celles où, impunément, des communes subissent les affres de la corruption et des détournements. Ce qui pour le commun des citoyens, impose d'élargir le contrôle afin de faire rendre gorge aux fossoyeurs de l'économie locale.
C'est que, des années durant, les rapports sur la gestion des finances par les structures compétentes, ont révélé un pan de l'état de la gouvernance à la base. Il y apparaît une gestion hasardeuse et peu orthodoxe. Le mal est profond. La gouvernance locale a du plomb dans l'aile.
«Il faut crever l'abcès», affirment quelques élus qui appellent à un assainissement général. Les trente dernières années de gestion du pays ont réduit à néant toutes les bonnes volontés. Tout a été fait pour réduire au silence les compétences. Des milliards ont été versés pour le développement local. Ils ont servi à certains élus pour d'autres créneaux. C'est ce que laisse apparaître la déclaration d'un ancien élu de la commune de Annaba lorsqu'il affirme : «Les élus des communes s'intéressent beaucoup plus aux marchés publics concernant des chantiers interminables avec des avenants qu'à la concrétisation des objectifs du développement local. La plupart des élus et certains décideurs n'ont pas cherché, à travers des échanges, à mobiliser les effectifs de leur institution. Encore moins, réfléchir à une réorientation des politiques de développement en les adaptant aux changements globaux environnementaux, économiques et sociaux».
Censées veiller à l'amélioration des conditions de vie des populations, les élus communaux se limitent à des opérations sans lendemain. Même la création d'entreprises locales d'entretien ou de soutien technique à l'essor durable des collectivités locales est un échec. Et pourtant, elles sont destinées à des actions concrètes et harmonisées en vue de parvenir à l'instauration d'un environnement où chaque individu tient sa place. Le défi de la prospérité partagée s'impose. Pour l'heure, l'incompétence des élus qui se satisfont du minimum, ne permet pas des mutations ou changements. Dans la perspective de l'agenda 2017/2022, la politique de gestion des ressources doit ?uvrer à une meilleure appropriation des outils de développement.
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