Algérie

La médecine traditionnelle à la mode



La médecine traditionnelle à la mode
La nature continue à fournir l'essentiel de la médicationOn assiste à un retour massif à la nature, à l'alimentation bio et aux vertus des plantes et de la terre nourricière.Toute chose a sa source. Les médicaments commercialisés de nos jours, sont tous faits à base de plantes. La nature continue à fournir l'essentiel de la médication. Les vertus des plantes médicinales, les herbes aromatiques, et tout ce que «Dame nature» recèle, s'avèrent être des atouts considérables aux mains des praticiens de la médecine traditionnelle, qui entendent faire avec des miracles.On constate ces derniers temps, le retour sur le devant de la scène algérienne de cette «médecine douce».Un business «juteux» pour les praticiens et une source d'espoir pour les patients.En effet, à un moment où la médecine moderne fait des progrès considérables, la médecine alternative, ou plus communément appelée «phytothérapie» semble, elle aussi, se frayer un chemin et prendre une place de plus en plus confortable grâce aux croyances populaires ancrées dans la société algérienne.Ces praticiens d'un autre «genre» se trouvent sur l'ensemble du territoire algérien. Certains sont des «célébrités» et les consulter nécessite un rendez-vous et plusieurs mois d'attente, d'autres moins notoires et peu émérites, poussent comme des champignons. Lors de notre virée dans la ville de Blida, située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger, nous avons rendu visite à un «praticien traditionnel» dans la commune de Ouled-Yaich. Ce dernier qui a souhaité garder l'anonymat, avoue d'emblée ne pas chômer. Ce «don» de guérisseur qu'il prétend posséder, est selon lui «un héritage légué dans la famille de génération en génération».Bien que ne possédant aucun diplôme de médecine ou de phytothérapie, le «guérisseur» nous a indiqué qu'il était en mesure de guérir tout et n'importe quoi. Allant de l'eczéma, les rhumatismes aux maladies chroniques telles que l'asthme, en passant par les maladies bénignes à l'instar de la mauvaise haleine et les maux d'estomac.Un autre médecin traditionnel, qui est de notoriété nationale, et se trouvant à la commune de Béni Tamou (6 km au Nord de Blida), a fait de ce créneau sa «mine d'or».On n'a pas pu rencontrer ce dernier, puisque pour le voir il faut au moins prendre un RDV un ou deux mois à l'avance, tellement les patients affluent chez lui. Cet homme, avec la barbe teintée au henné, se fait un «pactole» grâce à ses consultations, nous a fait savoir un habitant du quartier. Aux abords de son cabinet, le décor laisserait croire qu'on est dans un aéroport et non pas dans une petite commune.Les voitures stationnées sont immatriculées dans plusieurs wilayas du pays.On trouve celles venant de Sétif, Batna, de Annaba et Oran. Croisé à sa sortie de chez le «médecin» un patient nous a éclairés sur la manière de procéder du «docteur». Ce dernier pour faire un maximum de consultations fait entrer dans la salle plusieurs patients, parfois jusqu'à 10 au même moment. Ce qui a dérangé certains patients qui se plaignent de l'absence d'intimité. «Tout le monde entend ce que tu dis, et connaît ta maladie. C'est gênant quand même», nous a-t-on souligné.Quand il ne reste plus d'espoirLa médecine traditionnelle repose sur le savoir et la connaissance séculaire des plantes et leur utilisation. Les plantes sont traitées souvent de façon sommaire, à savoir mélangées à l'eau par infusion, décoction ou macération. On donne généralement des préparations à base de plantes, en tenant compte du fait que chaque pathologie a ses propres plantes. C'est cela le procédé des médecins traditionnels.Toutefois, la médecine traditionnelle si tant est qu'elle paraît décalée et déconnectée du progrès moderne, demeure complémentaire de ce dernier et peut constituer dans certains cas, l'ultime bouée de sauvetage quand tout est compromis et sans aucun espoir. Car au jour d'aujourd'hui des femmes, des hommes, se maintiennent en forme grâce à ces remèdes que nous citadins, continuons à considérer comme «démodé».Ainsi, on a constaté que les couches sociales qui ont recours à cette médecine sont larges, soit des analphabètes aux intellos. L'essentiel étant de trouver remède à son malaise. Et comme on dit: Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.»Dans ce genre de situations, les gens mettent de côté leur niveau intellectuel. Et on trouve également ceux qui n'ont plus d'espoir et plus confiance en la médecine moderne. C'est le cas d'une femme atteinte d'un cancer, qui ne sait plus à quel saint se vouer. Après avoir écoulé tant de séances de chimiothérapie et ingurgité des quantités de médicaments, aucun résultat ne s'est fait ressentir. C'est suite à ça qu'elle s'est tournée vers la médecine alternative, nous-a-t-elle affirmé.Cette dame a entendu parler de ce médecin par le biais du «bouche-à-oreille». C'était sa première consultation, et elle affichait déjà un optimisme considérable.Néanmoins, elle ne se fait pas d'illusion: «Kolesh be yed rabbi. Mais au moins j'aurais tout essayé» a-t-elle indiqué avec la gorge nouée. Pour sa part, un autre patient qui a des maux d'estomac, nous a affirmé que cette médecine lui a épargné bien des souffrances.Une médecine «bon marché» sans effets secondaires«Avant, je sillonnais l'Algérie à la recherche de bons gastrologues, mais aucun n'a réussi à me soulager. Je dois dire que depuis que je viens chez celui-là, j'ai plus de problèmes d'estomac.»Pour voir les plantes prescrites par ces médecins, nous nous sommes rendus à la fameuse «Souika» du centre-ville de Blida. Entre les vendeurs de légumes, de fruits et du poisson, qui enivre les narines des passants en cette journée pluvieuse, l'odeur des herbes se fait ressentir.Dans ce secteur, les herboristes sont multiples, et ils proposent chacun des produits variés.Pour Hamid, herboriste depuis 15 ans, le commerce va bon train. Depuis quelque temps, nous a-t-il indiqué «les clients affluent en masse et ils demandent des plantes que nous ne proposions pas auparavant». C'est pourquoi les herboristes se sont conformés aux exigences de leurs clients.Parmi les produits très demandés, on nous a montré l'armoise (chih), le fenugrec (helba), la grenade (romane), la sauge (soya).La raison pour laquelle cette médecine attire de plus en plus de patients, réside dans deux éléments essentiels. Primo: c'est une médecine «bon marché» et deusio elle a moins d'effets secondaires.Les différents patients que nous avons interrogés ont mis en avant le coût relativement bas de ces remèdes par rapport aux prix «exorbitants» des médicaments vendus dans les pharmacies. D'autres mettent en relief les propriétés naturelles de ces plantes et leurs vertus, jugée «saines et sans effets secondaires», contrairement, d'après eux, aux composants chimiques et synthétiques contenus dans les médicaments.Loin des clichés et des critiques, on assiste à un retour massif à la nature, à l'alimentation bio et aux vertus des plantes et de la terre nourricière.La nature reprend ses droits.




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