Algérie

La médaille et son revers



Les responsables de British Petroleum (BP) étaient convoqués, hier, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche par le président américain, Barack Obama, pour les sommer de prendre leurs responsabilités dans la catastrophe écologique de la marée noire qui a pollué les côtes de la Louisianne. Le chef de la Maison-Blanche qui suit de très près ce dossier depuis le début de l'accident de la fuite du pétrole dans le golfe du Mexique a promis à ses concitoyens qu'il allait discuter avec les pétroliers de BP de la sécurité des installations énergétiques, mais aussi de l'indemnisation des victimes de la marée noire dont il s'est fait l'ardent avocat. « BP doit payer la facture », ne cesse-t-il de plaider. Vu à partir d'une certaine lorgnette réductrice de la notion de la gouvernance qui voit dans la mission du chef de l'Exécutif un rôle exclusivement politique comme c'est le cas dans des pays comme le nôtre, on serait bien évidemment tenté de s'interroger ce qu'a à voir un chef de l'Etat avec la police maritime et des assurances comme le fait, avec conviction, le président de la première puissance mondiale qui s'improvise volontiers en agent assureur pour défendre les intérêts de ses concitoyens.Avant cela, le président Obama, bien inspiré par sa formation d'avocat, avait réagi avec la même célérité et détermination lorsqu'il fallait défendre un autre dossier commercial qui avait porté un grave préjudice au marché américain de l'automobile avec l'affaire des millions de voitures du constructeur automobile japonais Toyota rapatriés pour cause de défaillances techniques. Ceci pour ne rien dire de son plan de sauvetage des banques américaines pour lequel il a mobilisé toute son énergie et celle de son gouvernement en vue de remettre à flots les institutions financières et bancaires américaines. L'effet Obama bien perceptible dans certains domaines où il a manifestement honoré ses promesses électorales n'aura pas nécessité un mandat plein ou deux mandats successifs. Le bilan d'une bonne gouvernance s'évalue quotidiennement pour pouvoir conforter ce qu'il y a lieu de conforter et apporter, au besoin, au moment opportun, les correctifs qui s'imposent. Est-ce le cas en Algérie ' Le principe que vient d'arracher l'Algérie auprès de ses partenaires de l'Union européenne au Luxembourg pour la révision du calendrier du démantèlement tarifaire présenté par la partie algérienne comme un succès de la diplomatie algérienne et un gage de la crédibilité de l'Algérie à l'étranger n'est que le côté clinquant de la médaille. Au-delà de cet accord de principe en demi-teinte arraché par l'Algérie au prix de lourds sacrifices, il faudrait aussi que l'on explique aux Algériens pourquoi avoir attendu cinq longues et coûteuses années depuis la mise en 'uvre de l'Accord d'association avec l'UE en 2005 pour demander et obtenir la révision de l'Accord d'association. Un accord qui s'était révélé pourtant, dès les premières années, être un marché de dupes en défaveur de l'Algérie. Pendant tout ce temps-là, l'Algérie s'était contentée de compter, sans broncher, ses pertes en recettes douanières évaluées, durant la période 2005-2009, à 2,5 milliards de dollars.


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