Algérie

La Mecque des chroniqueurs



Dès le début de sa parution en septembre 1990, Le Soir d'Algérie avait accueilli, dans ses colonnes du week-end, des plumes parmi les plus prestigieuses du monde de la presse et de la littérature. À périodicité hebdomadaire, ces chroniques offraient une approche décalée ainsi qu'une autre lecture des événements que rapportaient les reporters de la rédaction.Par la liberté de leur ton, le style propre à chaque chroniqueur, elles sont le commentaire, l'analyse et le point de vue qui complète le travail journalistique accompli la semaine durant, et dans lequel la recherche et le traitement de l'information, rien que l'information, restent la priorité.
Contrairement aussi aux journalistes de terrain, les auteurs de ce genre de presse à part entière, cumulant une longue expérience, recourent souvent à des envolées subjectives et s'autorisent, surtout, l'utilisation, sans modération, de la première personne du singulier pour attiser la curiosité et l'intérêt du lecteur. Très vite, ces rendez-vous hebdomadaires ont eu un effet dopant sur les audiences du journal et ont contribué à l'étendre à d'autres catégories de la population. Et s'il est vrai que la chronique est un exercice valorisant pour le journal, elle a permis aussi à ses auteurs de mettre en évidence une personnalité et une identité particulières à chacun d'eux.
En matière de style, le lecteur a toujours eu l'embarras du choix, le littéraire, le direct, le corrosif, le recherché, l'académique, le narratif, etc. Autant dire que, pour chaque chroniqueur, un lectorat s'est constitué et fidélisé au fil des années. D'autant que la polyvalence de la chronique, la diversité des sujets traités et l'aptitude de l'auteur offrent un large éventail d'intérêt, de la politique, aux faits de société en passant par les questions économiques, le sport, la culture, le droit, l'international...
Si aux premières années du Soir, les chroniques se limitaient à une parution hebdomadaire, aujourd'hui, cet espace s'est consolidé par une présence quotidienne partagée en alternance entre les chroniqueurs attitrés. Et à chaque période d'évolution du journal, les lecteurs ont eu des plumes qui s'adaptent à leurs attentes et à leurs préoccupations de tous les jours. C'était autant d'éclairages et d'analyses pertinents sur toutes les questions qui polarisent l'attention de l'opinion publique et qui permettent aux uns et aux autres de mieux cerner les enjeux. Ces chroniques sont, surtout, souvent l'expression écrite de frustrations longtemps écrasées. Certes, dans la poignée de titres de la presse publique d'avant, on pouvait, de temps à autre, apprécier des écrits percutants et même audacieux en période d'injonction, mais il n'en demeure pas moins que l'émergence de la presse indépendante a libéré les consciences et accéléré le processus d'affranchissement des plumes.
30 années après, cet espace privilégié peut s'enorgueillir d'avoir compté et compte encore parmi ces hôtes, des noms aussi illustres que Abdelkrim Djaâd, Zoubir Souissi, Salim Mesbah, Chaâbane Ouahioune, Rabah Saâdallah, Maâmar Farah, Mohamed Dorbane, Hakim Laâlam, Ahmed Halli, Ammar Belhimer, Mohand Akli Haddadou, Abdelmadjid Bouzidi, Bousaâd Abdiche, Akli Hamouni, Boubekeur Hamidechi, Arezki Metref, Malika Boussouf, Youcef Merahi, Hassen Zerrouki, Mustapha Hamouche, Slimane Laouari... Une tradition journalistique que Le Soir d'Algérie entend perpétuer encore.
B. B.
Figures du journal
Avoir 18 ans au Soir
Il fait partie des derniers gardiens du temple. Ils étaient là dès les premiers jours du lancement du journal et ils y sont toujours, 30 années après. Une prouesse de longévité qui en dit long sur un sentiment de fidélité qui a résisté à tous les aléas du temps. Lui, c'est Redouane, actuellement responsable du service abonnement et diffusion.
Il venait juste de passer le cap de l'adolescence quand l'opportunité lui était offerte, le 7 octobre 1990, de rejoindre la jeune équipe en cours de constitution du Soir d'Algérie. Il n'avait que 18 ans et tous ses cheveux sur la tête. Sa tâche était alors d'assurer le transfert des pages une fois le montage terminé à l'imprimerie dans le seul véhicule disponible en ce moment-là, la R4 brinquebalante de feu Bederina, l'un des fondateurs du journal. Une période épique dont Redouane garde des souvenirs mémorables. Aujourd'hui encore, quelques cheveux en moins mais bon pied bon ?il, il est toujours, dès les premières lueurs du jour, chargé de la réception du journal depuis l'imprimerie et de sa répartition entre les différents destinataires. Il a également en charge la préparation des quotas des différents titres du jour, pour les mettre à la disposition des journalistes et leur permettre ainsi de s'informer sur les publications des confrères. Le sourire aux lèvres, le pas alerte et la gentillesse semée à tout vent, Redouane reste incontournable dans le fonctionnement du journal 30 années après. La retraite, c'est certainement pas pour demain.
B. B.
Album du Soir
Il est des moments particulièrement émouvants dans le processus de naissance d'un journal, notamment celui de la sortie de son numéro 1 des rotatives de l'imprimerie. Et c'était précisément le cas, en ce lundi 3 septembre 1990, quand les premiers exemplaires du Soir d'Algérie sortaient encore dégoulinants d'encre des dernières machines de pliage, pour être remis au représentant du journal qui se chargera de les transférer illico presto au siège où un accueil chargé d'émotion était réservé à ce bébé
pas comme les autres.
Des unes et des évènements
Année 2009
La mise au point de Liamine Zeroual
Le président Liamine Zeroual, que la suggestion médiatique et la rumeur donnaient depuis quelque temps comme potentiellement partant pour l'élection présidentielle d'avril 2009, s'affranchit, enfin, de son mutisme légendaire.
Exactement comme le 6 janvier 2004, c'est par voie de communiqué de presse qu'il souligne, plutôt réitère, son total détachement des processus électoraux, dont celui en cours de lancement, tout en exprimant, en gentleman, sa gratitude à la sollicitation nombreuse. Nul doute désormais : le président Liamine Zeroual ne sera pas candidat à l'élection présidentielle d'avril 2009. Fort de sa conviction «qu'une démocratie ne saurait s'établir et s'ancrer véritablement sans donner une chance à l'alternance au pouvoir», il refuse, logiquement, de cautionner un processus qui s'est établi une perspective contraire.
«Enfin, et tout en renouvelant le témoignage de mon profond respect et celui de mon immense estime à l'ensemble des citoyens qui ont sincèrement voulu susciter ma candidature à la prochaine consultation électorale, je voudrais saisir cette opportunité pour rappeler à l'opinion publique algérienne que ma décision annoncée le 11 septembre 1998 d'organiser une élection présidentielle anticipée ne résultait pas d'une man?uvre politique ou d'une pression quelconque, interne ou externe, comme elle n'était pas dictée par l'accumulation des difficultés insurmontables.»
Les Algériens envahissent Khartoum
Ils sont venus de partout, des wilayas limitrophes, de l'Est, de l'Ouest, du Sud pour se procurer les 8 000 billets d'avion au niveau de deux agences d'Air Algérie, à l'avenue Pasteur et à El-Biar.
Des jeunes, des moins jeunes, femmes et hommes ont fait le déplacement pour se rendre à Khartoum. Hier, une masse humaine s'est agglutinée, dès les premières heures du matin, pour ne se disperser que jusque tard dans l'après-midi, bloquant toute l'avenue Pasteur et empêchant la circulation des véhicules dans tout le centre-ville.
Les forces de l'ordre étaient en état d'alerte, en dépit du cordon sécuritaire. Il y avait crainte que l'attroupement ne déborde en émeute, tellement les gens étaient chauffés à blanc.
Ils étaient des centaines à se masser devant l'entrée de l'agence. Ils scandaient des slogans hostiles aux Egyptiens et d'autres puisés dans le répertoire des évènements du 5 Octobre 1988 et ceux de la Kabylie : «Bab-el-Oued chouhada», «Oulach smah», «Djeïch, chaâb, mâak ya Saâdane.»


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