Algérie

La mayonnaise n'a pas pris



La mayonnaise n'a pas pris
La campagne électorale aura bouclé hier sa première semaine. Premier constat saillant : la mayonnaise n'a pas pris. Au grand dam de ces tribuns du dimanche qui appellent au vote massif. Cela se vérifie aisément à travers l'indifférence royale affichée par les citoyens qui sont en divorce, depuis longtemps consommé, avec les mises en scène électorales.
Le désamour des Algériens se mesure aussi à travers les panneaux d'affichage transformés, pour l'occasion, en dazibaos sur lesquels les citoyens déversent leur ras-le-bol. D'ailleurs, le ministère de l'Intérieur serait bien inspiré de s'intéresser de près aux tags et autres dessins portés sur ces panneaux, et en faire une analyse sémiologique, en prévision des prochains rendez-vous électoraux.
Face à ce bide, on dit que le président Bouteflika, qui a mis tout son poids dans cette consultation, n'est pas du tout content de la manière peu emballante dont se passent les choses. Il envisagerait même de mouiller sa chemise à travers certaines sorties ciblées pour le déclic psychologique que même la caravane des artistes de Khalida Toumi n'a pas réussi à provoquer.
Peut-être qu'en renouant avec la magie de son verbe qu'on reconnaissait autrefois, le président Bouteflika pourrait donner de la visibilité, de la saveur à cette campagne dont on a vu les traces, cette première semaine, uniquement dans les médias qui font semblant de se prendre au jeu. Mais le pari est difficile et la cause presque perdue.
Déjà que les Algériens ont une image peu glorifiante de l'homme politique en général et des députés en particulier. En plus, quand par malheur, il arrive à d'aucuns de voir à la télévision certains candidats ou des les entendre à la radio, c'est tout simplement affligeant ! Quel niveau ! Quelles promesses farfelues ! Franchement ça ne donne pas envie !
En fait, c'est le même scénario qui se répète à chaque rendez-vous électoral. Car en creux, de cette indifférence, se pose un véritable problème politique : grave crise de confiance entre le citoyen et le pouvoir. Et il est difficile de la retrouver du jour au lendemain quand l'acte de voter est depuis longtemps discrédité.
O. O.




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