Algérie

«La mauvaise gouvernance sert la cause de l'extrémisme»



«La mauvaise gouvernance sert la cause de l'extrémisme»
La Conférence internationale sur «L'extrémisme violent et la déradicalisation» qui s'est tenue les 22 et 23 juillet au Palais des nations a adopté une trentaine de recommandations dont la bonne gouvernance, le renforcement de la justice et la prise en charge des victimes du terrorisme.Les travaux de la Conférence internationale sur «L'extrémisme violent et la déradicalisation» se sont achevés ce jeudi, au Palais des nations (Alger), par l'adoption d'un certain nombre de recommandations que Abdelkader Messahel s'est chargé de résumer dans son discours de clôture. Ces conclusions, faut-il le souligner, sont le fruit de concertations et d'échanges intenses entre experts issus d'une cinquantaine de pays.Dans le «relevé des conclusions» lu par M. Messahel en plénière, en présence de la presse, au terme de 48 heures de débats à huis clos, la nécessité de coordonner les politiques et les législations en matière de lutte contre «l'extrémisme violent» (concept adopté officiellement par l'ONU) semble avoir fait consensus entre les spécialistes de l'antiterrorisme réunis à Club des Pins.De fait, l'une de ces recommandations-clés a mis l'accent sur «le besoin pressant de révision des législations nationales pour les adapter aux nouvelles exigences de la lutte antiterroriste dans ses différentes dimensions». Dans le même registre, les participants ont préconisé l'élaboration de «stratégies et approches nationales et internationales anticipatives intégrées, avec la participation des acteurs nationaux et en recourant à la coopération internationale».Autre point à retenir : la «révision des instruments politiques et institutionnels de gestion, de protection et de promotion des véritables et authentiques référents religieux et leur utilisation, dont notamment l'organisation de la fatwa, la gestion des mosquées et de la zakat» ainsi que «l'amélioration de la formation des imams et des mourchidate». Dans l'esprit de cette approche qui se veut «globale» et «intégrée», le diagnostic de nos experts relève très clairement que «la mauvaise gouvernance aggrave les problèmes et sert la cause de l'extrémisme violent et le terrorisme», ajoutant qu'«il en est de même pour la mauvaise gouvernance internationale».Le relevé des conclusions présenté par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes insiste en outre sur «le rôle déterminant de la justice dans la déradicalisation», le «renforcement et la consolidation de la relation de confiance entre le citoyen et son Etat». La conférence d'Alger a souligné également «l'importance du rôle de la prise en charge des victimes du terrorisme dans la lutte contre la radicalisation». Les experts ont pointé, par ailleurs, «le besoin de prendre des mesures économiques et sociales en faveur des couches défavorisées» tout en précisant que «la pauvreté n'a jamais justifié ou expliqué le terrorisme».Autre aspect abordé : le financement des organisations terroristes en appelant à «travailler davantage à l'assèchement effectif des sources de financement du terrorisme». Notons aussi l'attention accordée, lors de ce conclave, à la propagande véhiculée par Internet et les réseaux sociaux en invitant les pays à «dépasser les obstacles que pose actuellement la multiplicité des législations nationales régulant le fonctionnement d'Internet».Les participants exhortent les Etats à «promouvoir et structurer la coopération internationale dans l'exploitation des matériaux terroristes publiés sur Internet, notamment en raison de la diversité des langues utilisées». Dans la foulée, ils n'ont pas manqué de relever la «difficulté à impliquer le secteur privé dans ce genre d'opération».A noter que la trentaine de recommandations issues de la Conférence d'Alger seront versées aux débats lors du sommet de l'ONU consacré à «l'extrémisme violent» qui se tiendra en septembre prochain à New York. Reste à savoir si, dans l'écheveau des intérêts qui s'affrontent, sous l'impulsion de groupes de pression, de multinationales, de lobbies, d'enjeux géopolitiques, les partenaires engagés dans le processus de la «lutte globale» contre «l'internationale terroriste» sont réellement disposés à coopérer pour appliquer cette feuille de route?




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