Algérie

«La mauvaise gestion à l'origine de tous les dysfonctionnements»



«La mauvaise gestion à l'origine de tous les dysfonctionnements»
Le «colloque international sur les politiques de santé» est organisé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, sous le haut patronage du président de la République, en collaboration avec l'Ecole supérieure de sciences politiques et la participation d'experts étrangers. Lors de son intervention à l'ouverture des travaux du colloque, Abdelmalek Boudiaf, le nouveau ministre de la Santé, a insisté sur la nécessité de «définir une stratégie globale pour développer le système de santé durant les cinq années à venir». Il a souligné l'urgence d'adopter de nouveaux modes de gestion qui correspondent aux développements et aux mutations sociales et économiques dans le pays. Le représentant du gouvernement a rappelé que des enquêtes et audits ont été effectués dans pratiquement toutes les wilayas du pays, et la conclusion est la même partout : «Problème d'organisation et mauvaise gestion.» Selon ses dires, des avancées considérables sont enregistrées en matière d'équipements, d'infrastructures, de prise en charge des personnels, grâce notamment à la mobilisation de nouvelles enveloppes financières -l'Etat ne lésine pas sur les moyens financiers, a-t-il soutenu, tout en appelant à la rationalisation des dépenses- mais des dysfonctionnements demeurent et sont dénoncés aussi bien par les usagers que par les professionnels. La mauvaise gestion est mise à l'index par tous, a-t-il poursuivi. Un constat et un jugement confortés par les interventions d'autres intervenants, à l'exemple du Pr Louiza Chachoua et le Pr Abdelhak Saïhi. Le Pr Chachoua, elle aussi, considère que de grands efforts ont été consentis dans le domaine, mais des disparités persistent entre les wilayas. Comme tout citoyen lambda, elle soutient que les usagers sont insatisfaits, les professionnels portent un ?il critique sur le système de santé et l'Etat juge les coûts élevés. Le Pr Chachoua déplore les disparités, les insatisfactions des uns et des autres, mais aussi le peu d'adhésion à la démarche consistant à encourager les dons d'organes à partir de cadavres et la perte de vue de malades cancéreux. Comme actions prioritaires, elle recommande la révision de la loi sanitaire, la mise en place du plan cancer et autres programmes visant à améliorer la prise en charge sanitaire du citoyen. De son côté, le Pr Abdelhak Saïhi, a rappelé que la santé en Algérie dispose des moyens humains et matériels nécessaires. Toutefois, insiste-t-il, il ne s'agit pas de focaliser sur cela, à l'heure actuelle, mais sur la gestion de la santé. Selon lui, la réforme du système de santé passe nécessairement par celle du service public. «La problématique de la réforme du système de santé réside dans la gestion. Tout est une question de gestion. D'équité, d'accessibilité, de qualité et d'efficacité. Accéder aux soins sans interventions. Voilà un critère fort de performance.»K. M.Les assises nationales de la santé en mars 2014Les assises nationales de la santé auront lieu le mois de mars prochain, a indiqué hier le ministre de tutelle, Abdelmalek Boudiaf. Elles seront précédées par une autre rencontre, portant toujours sur la politique de santé, le mois de février. Le ministre se déclare optimiste quant aux résultats de cette démarche, comptant sur «le bon travail fait avec le partenaire social», ainsi que l'université qui s'inscrit désormais dans une démarche de partenariat pour des formations continues dans le domaine de la santé. K. M.Khaled Keddad : «C'est du déjà vu»Interrogé sur la portée du colloque international sur la politique de santé en Algérie, organisé depuis hier à l'hôtel El Aurassi (Alger), Khaled Keddad, porte-parole du Syndicat algérien des psychologues n'a affiché aucun optimisme. «C'est du déjà vu jusqu'à preuve du contraire», a-t-il dit, rappelant que le 3/5/2001, une Conférence nationale sur la santé a été organisée, sous l'égide de l'ancien ministre, Djamel Ouled Abbès. Avant cela, des conférences régionales ont eu lieu les 17 et 18 février. «Nous sommes sortis avec des recommandations. Où sont-elles' Il faut préalablement évaluer ce qui a été fait avant de passer à autre chose.» Par ailleurs, a relevé le représentant du syndicat des psychologues, 5 ateliers sont au programme de ce colloque. Aucun d'eux n'aborde toutefois la question qui porte sur la gestion des ressources humaines : «Qui va exécuter cette nouvelle politique de santé qu'ils espèrent mettre en place prochainement '»K. M.




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