Algérie

La matérialité des faits



Concilier et concorder le symbole du Premier Novembre avec une nouvelle Constitution a une acuité en cette heure précise où les hommes et les peuples sont soumis à se décarcasser pour s'adapter à un monde totalement bouleversé. On doit accepter les nuances contenues dans la nouvelle Constitution, perçues avec les nombreuses lectures et interprétations opposées, parfois avec véhémence, car l'essentiel n'est sans doute pas dans les proximités militantes et s'il est besoin d'un engagement, il n'est pas dans cet instant crucial dans les plates fâcheries aussi justes et aussi légitimes soient-elles.Le grand incendie n'est pas aux portes de l'Algérie seule, mais il menace le monde entier. Qui se serait attendu à ce qu'une année à peine auparavant ce monde et son reste seront enfermés dans une cage avec veines et aortes bouchées jusqu'à rendre la respiration humaine sérieusement contrariée ' Toutes les révolutions que la grande histoire a parsemées à travers les siècles seraient en passe de voir ses boutures sans consistance prouvée. Il a suffi d'un virus pour que les plus belles des théories soient enterrées et ce n'est pas fini.
Quand elle avait été décidée, il y a 66 ans, la révolution de Novembre ne s'était pas arrêtée au formalisme des théories et des itinéraires virtuels, mais ne s'était attachée qu'à s'engager dans le chemin de la liberté d'abord et le privilège ne devait être accordé qu'à la seule dignité humaine. On en est toujours là et la conscience populaire tient à aller au-delà des contradictions virtuelles car pour elle seule la vérité sonnante compte.
Ce nouveau siècle a rattrapé le peuple algérien encore à la recherche de sa pleine et entière indépendance. Il est fort à parier que ses v?ux les plus chers et les plus fermes vont au-delà que ce que peuvent contenir les plus beaux des textes et que son tenace espoir est de s'élever au niveau d'une décence réelle, n'accordant qu'une oreille aux verbes serinés malgré leur sincérité. Il a appris que les projections bienveillantes manquaient de densité et que l'empirisme des slogans n'a jamais eu l'efficacité nécessaire pour cadrer avec l'évolution effarante de l'humanité.
Le naturel et fort esprit paysan a toujours exigé de rester terre à terre et il boude de plus en plus les circonvolutions littéraires pour rester agrippé à la matérialité des faits.


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