Algérie

La marque d'Al Qaîda à Tamanrasset


L'attentat à la voiture piégée perpétré, hier, à Tamanrasset se passe de revendication. Le procédé est lui-même une signature. La marque exclusive et «déposée» de la nébuleuse terroriste Al Qaîda. Son organisation est calquée sur le modèle d'une multinationale avec des filiales et un réseau à l'échelle planétaire, notamment dans les pays arabes et musulmans. L'Irak en souffre particulièrement au quotidien depuis de nombreuses années. Mais c'est l'Algérie qui a eu le «privilège» d'avoir été sa première cible. C'était en 1994 avec l'attentat qui visait le commissariat central d'Alger. Les différents sigles qu'elle attribue à ses groupes ne sont que des leurres. GIA, Gspc, Aqmi ou encore Mujao (nouveau sigle) qui aurait signé la revendication de l'attentat ne sont que des «franchises» de l'organisation créée par Oussama Ben Laden. Depuis sa mort, le 2 mai 2011, c'est son lieutenant Ayman al-Zawahiri qui en a pris la direction. La dernière «sortie» du nouveau chef d'Al Qaîda date du 11 février au cours de laquelle il a, dans un enregistrement vidéo, galvanisé ses groupes opérant en Syrie. Pour mieux les pousser à des actions plus meurtrières, il les flatte d'être des «lions» après leur avoir signifié d'intensifier leurs attaques par un «En Avant!». Cette «sortie» a vite été étouffée par les médias internationaux. Visiblement, il y a eu erreur tactique et Zawahiri semble avoir mis les pieds dans le plat. En s'alignant sur la position des pays occidentaux qui soutiennent les terroristes syriens. Les mêmes pays occidentaux, qui veulent aujourd'hui, après la reprise de la ville de Homs par l'armée régulière syrienne, armer la rébellion. Ce à quoi, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à partir de Rabat où elle se trouvait, la semaine dernière, s'est opposée. «Soutenons-nous Al Qaîda en Syrie'» s'est-elle interrogée pour signifier qu'armer les rebelles syriens reviendrait à armer Al Qaîda. Il faut signaler à nos lecteurs que l'Administration Obama ne fait pas partie des dirigeants occidentaux les plus radicaux qui s'illustrent par leur soutien très actif des troubles organisés dans certains pays arabes. On a vu sa position mesurée, notamment dans la tragédie libyenne. Cette tragédie qui a du même coup servi Al Qaîda au Sahel en armes en lui ouvrant les dépôts de munitions libyens. Ceci dit, l'attentat à la voiture piégée à Tamanrasset est plein d'enseignements. D'abord, il intervient au lendemain de l'envoi par l'Algérie de l'aide humanitaire aux réfugiés maliens dans tous les pays frontaliers avec leur pays. Ensuite, le recours à ce type d'attentat prouve que le nombre des terroristes est réduit. Aqmi est donc incapable d'organiser des incursions armées contre les forces militaires algériennes. Le stock d'armes transférées de Libye vers le Sahel n'est pas déterminant quand les hommes qui doivent les utiliser manquent. Il faut ajouter que la topographie du Grand-Sud est loin d'offrir les mêmes conditions aux rebelles que les maquis boisés du Djurdjura pour espérer échapper aux recherches. Il n'en demeure pas moins que la reprise des hostilités par les rebelles touareg au Mali complique un peu plus la situation dans la région. Le dynamisme de la diplomatie algérienne qui a déjà réussi par deux fois à faire signer aux belligérants des accords de paix (ceux de Tamanrasset en 1991 et ceux d'Alger en juillet 2006) semble aussi être une des raisons de l'attentat d'Al Qaîda perpétré hier à Tamanrasset. Quoi qu'il en soit et malgré toutes les aides que pourrait recevoir la nébuleuse terroriste de certains pays occidentaux, celle-ci n'a aucune chance de réussir sur nos frontières Sud ce qu'elle n'a pas pu réussir au Nord. L'attentat de Tamanrasset révèle les limites des filiales d'Al Qaîda. Une autre erreur tactique. Rien de plus!.
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