Six jeunes harraga, tous originaires de Sidi Lakhdar dans la wilaya de Mostaganem ont été secourus, mercredi dernier, par l'US Navy, à la suite d'une panne de moteur de leur embarcation. Les rescapés seraient partis, samedi dernier, à destination des côtes espagnoles à bord d'une embarcation de 4,80 m, munie d'un moteur de faible puissance. C'est à environ 48 miles des côtes algériennes que leurs ennuis commencèrent avec la panne du moteur. Ne pouvant plus faire démarrer le moteur suite à un problème technique, l'embarcation dériva au gré des courants jusqu'à ce que les bâtiments de guerre américains, croisant dans les eaux internationales les repèrent. Aussitôt les autorités algériennes avisées, une unité des gardes-côtes de Ténès appareilla pour rejoindre la flotte américaine pour recueillir les six jeunes harraga. A 0h25, la vedette des gardes-côtes accosta au port de Ténès avec à bord les six clandestins. Dans un épuisement total malgré les soins qui leur avaient été prodigués aussi, deux d'entre eux ont été évacués vers l'hôpital de Ténès. Par ailleurs, lors de leur présentation samedi devant le procureur, nous avons rencontré deux autres harraga, appréhendés la semaine écoulée près d'El-Marsa. Ces deux jeunes âgés de 22 et 35 ans faisaient partie d'un groupe de cinq personnes qui avaient pris la mer. Leur embarcation a dérivé suite à une panne de moteur, pour échouer sur une plage d'El-Marsa où les gendarmes les cueillirent. Trois d'entre eux réussirent à s'échapper. L'un des harraga interpellé a tenu à souligner: «j'ai 35 ans, je n'ai pas de travail. Je ne suis pas marié. Mon seul espoir demeure l'étranger pour assurer mon avenir et cela bien entendu au péril de ma vie, car je suis conscient du danger d'une telle aventure». Autre lieu, autre histoire de harraga. Ils étaient onze personnes (neuf de Boukadir et deux du douar Zouanif dans la commune de Oulhaça) à prendre le départ, dans la nuit du jeudi à vendredi passés, à bord d'une petite embarcation à partir d'une berge de l'oued Tafna, à quelques mètres de la plage de Rachgoun (07 km à l'ouest de Béni-Saf). Pour ne pas se faire repérer, les candidats à l'émigration clandestine évitèrent d'utiliser le moteur de l'embarcation. Ils quittèrent alors le rivage en utilisant les rames. Après avoir remonté le nord de l'île de Rachgoun, ils mirent en marche le moteur et le cap sur leur destination. Mais l'un des harraga, S.A 26 ans, demanda de descendre sur l'île. Il a trouvé le moteur trop petit pour atteindre les côtes espagnoles. Tout avait commencé quelques jours plus tôt, deux jeunes frères originaires de Boukadir entrèrent en contact avec deux autres individus originaires du douar Zouanif, pour les faire passer de l'autre côté de la Méditerranée. Ces derniers acceptèrent de fournir la logistique et les premiers cités de trouver des clients. Sept autres jeunes de Boukadir accepteront d'être du voyage. Ils cotiseront entre sept et dix millions chacun. Venus un peu plus tôt que prévu, les neuf jeunes séjourneront à Aïn Témouchent pendant une semaine dans des hôtels. Le rendez-vous pris, les onze postulants (ensuite sans S.A) se retrouvèrent, cette nuit-là, sur une même embarcation pour la même destination. Aujourd'hui, personne ne sait ce que sont devenus les dix clandestins. S.A, quant à lui, a choisi de ne pas être de la traversée. Ce sont les garde-côtes qui sont allés le récupérer sur l'île.
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Posté Le : 09/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Otsmane / M Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com