Algérie

La marche violemment réprimée hier à Alger



Beaucoup de manifestants, maintenus en garde à vue, seront présentés devant la justice aujourd'hui.Une violente répression a été opposée hier à la marche du mouvement populaire du 22 février à Alger. Tout a commencé à la rue Victor-Hugo, à un jet de pierres de la rue Didouche-Mourad, lorsque la police a tenté d'empêcher plusieurs dizaines de citoyennes et de citoyens de marcher sur la Grande-Poste.
Plusieurs arrestations, notamment de journalistes, ont été ainsi opérées, mais sans pour autant arriver à les dissuader de manifester. "Pacifique. Vive la liberté", répliquaient les manifestants qui n'ont pas quitté les lieux. Les manifestants qui se trouvaient à la rue Didouche-Mourad feront de même. Les tentatives de confiner les marcheurs à hauteur de la rue Didouche se sont avérées vaines. Alors qu'arrivaient des renforts de policiers, les rangs des manifestants, venus "desserrer" l'étau sur les dizaines de marcheurs bloqués par les cordons antiémeutes, grossissaient.
Les arrestations se multipliaient. Les policiers ciblaient les plus téméraires parmi les manifestants. Un peu plus bas que Didouche, un groupe de manifestants a tenté d'entamer la marche au niveau de la Place Audin. Les policiers chargeront également. Des coups et des arrestations seront le lot des marcheurs, dont des femmes. "Nous sommes là pour poursuivre le combat contre la dictature", "Etat civil et non militaire", "À bas la répression", "Nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin", "Le combat continue", "Votre répression renforce notre détermination", tels sont, entre autres, les slogans scandés par les manifestants qui ont tenu tête à l'impressionnant dispositif de sécurité déployé à l'occasion.
Visiblement dépassés par l'ampleur de la manifestation, les policiers ont engagé, dès lors, une chasse à l'homme dans les ruelles d'Alger. Même des citoyens qui vaquaient à leurs occupations n'ont pas été épargnés.
On dénombre plusieurs blessés légers parmi les manifestants. À la place Audin, les manifestants, dont une majorité de femmes, ont été également violentés. Insultes, vulgarités et coups de matraque pleuvaient sur des manifestants pacifiques. Les rues de la capitale ne retrouveront le calme qu'après trois heures d'échauffourées entre manifestants et policiers. De nombreuses arrestations ont été opérées. Plusieurs dizaines de manifestants ont été embarqués de force.
La même situation a été vécue au Champ-de-Man?uvres et à Belcourt. Des centaines de citoyens ont tenté de marcher, mais c'était sans compter sur le dispositif répressif déployé par les services de sécurité qui ont décidé d'empêcher toute action de protestation.
En fin de soirée, quelques manifestants arrêtés ont été libérés, notamment deux vieux interpellés à la place Audin. Beaucoup d'autres, maintenus en garde à vue, seront présentés devant la justice aujourd'hui.

Mohamed Mouloudj


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