Algérie

La marche interdite



Comme chaque mardi depuis la reprise des manifestations du Hirak, des étudiants se sont retrouvés, hier matin place du 1er-Novembre à Oran, pour tenter d'organiser une marche dans le centre-ville. Appuyés par des citoyens ? venus en nombre cette fois-ci contrairement aux précédents rendez-vous ? les étudiants ont été empêchés de marcher.Bloqués par un cordon bleu, les manifestants ont multiplié les slogans dénonçant l'interdit : "Ya lil âar, talaba taht el hiçar" (quelle honte, les étudiants sont encerclés), "Hagarin ettalaba" (oppresseurs des étudiants), "Nous sommes des étudiants pas des terroristes", "Djazaïr horra dimocratia", ont-ils scandé sans parvenir à franchir le cordon policier.
Les manifestants essaieront également de heurter l'ego des représentants de l'ordre en leur reprochant d'être les protecteurs de la "îssaba", rien n'y fera, ils ne parviendront pas à franchir le pare-feu que les policiers tenaient fermement. De guerre lasse, les étudiants et les citoyens finiront par rejoindre le milieu de la place en lançant d'optimistes "Istiqlal, istiqlal".
Outre les slogans hirakistes revendiquant la primauté du civil sur le militaire et l'instauration d'un Etat de droit, les manifestants ont également brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire que la souveraineté tout autant que l'espace public appartiennent au peuple, que les Algériens réclament l'indépendance de la justice et la liberté de la presse.
Pour la première fois depuis le retour des manifestations de rue, les citoyens ont été nombreux à soutenir les étudiants et à vouloir renouer avec la marche. Les deux mardis précédents, les étudiants (presque esseulés si l'on excepte la présence d'irréductibles hirakistes) se sont contentés d'agoras au cours desquelles ils prenaient la parole pour rappeler les objectifs premiers de la révolution du 22 Février 2019 et leur détermination à poursuivre la lutte.

S. OULD ALI


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