La marche des Autonomistes empêchée dans la ville des Genêts

Tolérée depuis une dizaine d'années, la traditionnelle marche de Yennayer qu'organise le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) a été, à la grande surprise générale, empêchée.
Ils étaient quelques dizaines de personnes, en majorité des étudiants de l'Université Mouloud-Mammeri, auxquels se sont joints d'autres étudiants de facultés d'Alger et de Boumerdès, à répondre favorablement à l'appel placardé un peu partout à travers Tizi-Ouzou. Avant l'heure convenue, à quelques dizaines de mètres de l'entrée du campus de Hasnaoua, un impressionnant dispositif a été érigé avec des dizaines de policiers armés de l'habituel attirail anti-émeute, alignés de telle sorte à obstruer l'accès menant vers le centre-ville de Tizi- Ouzou. Des policiers avaient au préalable signifié aux organisateurs que la manifestation était désormais interdite. Une tension palpable s'est dès lors installée sur lieux, avec la crainte que l'on en vienne aux échauffourées. Drapés d'oriflammes aux couleurs du Mouvement de Ferhat Mehenni et de banderoles réitérant les habituelles revendications autonomistes du Mouvement, les manifestants ravalaient péniblement leur colère pour se contenter d'un rassemblement lors duquel, peu à peu, la tension s'est estompée. L'occasion a été saisie au vol par un orateur pour annoncer à la foule la décision du MAK, dans la perspective des prochaines législatives, de faire campagne pour le boycott. Le rassemblement, après pas loin des deux heures, a été levé sans qu'aucun incident significatif n'ait été enregistré. Il reste à savoir maintenant si toutes les marches et autres manifestations qui ont lieu de manière quasi cyclique à Tizi-Ouzou, même si elles ne sont plus de la même ampleur qu'il y a quelques années, sont désormais frappées du sceau de l'interdit.