Algérie

La manifestation empêchée



Pour la troisième fois consécutive depuis la reprise des marches du mardi, les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri ont, hier encore, été empêchés par la police de marcher à Tizi Ouzou.En effet, les étudiants, rejoints par des dizaines de citoyens, ont tenté, vers 11h, de battre le pavé en empruntant l'itinéraire habituel menant de l'entrée du campus Hasnaoua à la place de L'Olivier et ce, malgré la détermination des services de sécurité d'étouffer leur action dans l'?uf. Un important dispositif des forces anti-émeutes a, en effet, cerné la foule avant même qu'elle n'entame la marche.
Après un moment de tension entre les deux parties, les étudiants qui voulaient éviter tout heurt avec les hommes en bleu ont finalement opté, comme mardi dernier, pour un rassemblement devant l'entrée de l'université.
Bien que contenus par l'impressionnant dispositif répressif, les étudiants scandaient à tue-tête les habituels slogans du hirak. "Maranach habssin" (On ne va pas s'arrêter) ou encore "Djazaïr hourra démocratia" (Algérie libre et démocratique), scandaient-ils. Sur une large banderole déployée par les manifestants, on pouvait lire : "Pour une véritable transition démocratique à travers une assemblée constituante."
Selon des personnes sur les lieux, l'empêchement de cette marche était prévisible, mais les étudiants tenaient, coûte que coûte, à se mobiliser pour signifier au pouvoir que l'université est loin de lâcher prise en dépit de toutes les man?uvres qui l'ont ciblée. "Nous avons pris part à la marche estudiantine pour continuer à réclamer la rupture avec le système de l'arbitraire et exiger une période de transition indépendante du système, mais aussi pour exprimer notre rejet des prochaines élections du 12 juin", nous dira Lyès, un manifestant. "Nous voulons donner la parole au peuple pour qu'il puisse décider librement de son sort à travers une véritable transition démocratique", a t-il affirmé, tout en soulignant que "malgré cette nouvelle tentative de réprimer la marche, nous n'avons pas cédé aux provocations. Toutefois, nous tenons à dénoncer le dispositif musclé mis en place. Ils veulent étouffer toute voix qui s'élève contre le mépris affiché contre tout un peuple", a-t-il poursuivi.
Pour Amirouche, l'appel à la marche lancé aux étudiants de l'université a eu un écho favorable. "Il y a eu une mobilisation remarquable comparativement aux mardis précédents, mais les forces de l'ordre ont malheureusement empêché la marche et repoussé la foule jusqu'à l'entrée principale de l'université", a expliqué cet étudiant, soulignant que "par ce rassemblement, soutenu par la société civile, nous tenons à réitérer, une fois de plus, notre engagement et notre détermination à continuer notre combat jusqu'à la chute du régime, l'édification d'un Etat de droit et la construction d'une République démocratique et sociale".

K. TIGHILT


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