Algérie

La manifestation de Beyrouth tourne à l'émeute Obsèques du chef de la police libanaise



La manifestation de Beyrouth tourne à l'émeute                                    Obsèques du chef de la police libanaise
La police libanaise a tiré des grenades lacrymogènes, hier, pour empêcher des manifestants de prendre d'assaut le Sérail, siège du
Premier ministre Najib Mikati, dont l'opposition réclame la démission. A l'issue des funérailles du chef de la police, Wissam al-Hassan, des manifestants ont jeté des pierres et des bâtons et tenté de pénétrer dans le siège du Premier ministère. Les participants aux obsèques du général Hassan, assassiné samedi lors d'un attentat, massés sur la place des Martyrs, ont été chauffés à blanc par Fouad Siniora, chef du groupe parlementaire d'opposition de Saad Hariri. «Le gouvernement est responsable du crime qui a tué Wissam et son compagnon. C'est pourquoi il faut qu'il parte», a-t-il lancé à la foule. «Mikati tu ne peux plus rester à ton poste pour couvrir ce crime. Si tu restes, c'est à dire que tu es d'accord avec ce qui s'est passé et avec ce qui se passera», a-t-il encore dit. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Beyrouth pour participer à une manifestation géante contre Damas et le gouvernement libanais. Sur la place des Martyrs, au centre de Beyrouth, sont placardées des affiches géantes du général Wissam al-Hassan, chef des services de renseignements de la police libanaise, avec ces mots : «le martyr de la justice et de la vérité». Sur cette place emblématique de la capitale, flottaient des drapeaux libanais et ceux de la révolution syrienne, des étendards bleus du courant du futur du chef de l'opposition Saad Hariri, ou rouges du Parti socialiste progressiste du chef druze Walid Joumblatt, un virulent contempteur du président syrien. Parmi les manifestants il y avait des sunnites, en majorité, communauté à laquelle appartenait le défunt, des chrétiens et des druzes. «C'est exactement comme le jour de la mort de Rafic Hariri. Les Syriens ne sont plus ici mais il y a des Libanais qui travaillent pour eux. Le gouvernement est responsable de ce qui s'est passé et nous voulons qu'il parte», a affirmé Manal Sharqawy, étudiante en droit, qui était déjà sur place pour participer à la manifestation. La mort brutale, vendredi, du général sunnite a provoqué une panique au Liban. Malgré les appels à sa démission, le Premier ministre Najib Mikati a choisi de rester à son poste à la demande du président libanais, dans «l'intérêt national» et pour éviter «le vide politique» qui pourrait plonger le pays, déjà fragilisé, dans le chaos. La Syrie n'a pas réagi officiellement jusqu'à présent à ces accusations. Le dirigeant politique libanais, Michel Aoun, a mis en garde ceux qui voudraient tirer bénéfice de cet assassinat. «Nous serons vigilants pour qu'il n'y ait pas de dérapage à l'instigation de certains qui voudraient utiliser ce crime qui a coûté la vie à des Libanais en une bataille politique», a-t-il dit à la presse, à l'adresse des pro-Hariri. La colère restait vive, hier, dans les régions à majorité sunnite.
A Tripoli (Nord), deux personnes ont été blessées. Vendredi, un cheikh avait été tué dans des échanges de tirs. Pour rappel, trois personnes, dont le général et son chauffeur, ont été tuées et 126 blessées dans un attentat à la voiture piégée commis vendredi à
Beyrouth, selon un bilan définitif.
R. I.


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