L'avant et l'après. La manière d'aborder, dans notre pays, les maladies à fortes prévalences est discutable. Le dernier exemple concerne le cancer du sein chez la femme dans notre pays. Cette maladie touche le quart des nouveaux cas de cancer recensés chaque année. C'est une véritable préoccupation en matière de santé publique. La vaste campagne pour le dépistage précoce qui a été organisée se justifie pleinement. Plusieurs secteurs ont été mis à contribution. Associations, médecins, médias, et beaucoup d'autres se sont relayés pour expliquer, sensibiliser, conseiller, aux femmes comment réagir face à cette maladie. Le mot le plus entendu durant la campagne aura été «la mammographie». Pour un dépistage précoce. Avec l'argument que plus tôt un cancer est diagnostiqué plus sûre la guérison sera possible. L'argument peut tenir la route. Il est le seul que la science peut avancer dans l'état actuel de ses recherches. Mais voyons ce que dit l'OMS à ce sujet. «Lorsque le cancer du sein est dépisté à un stade précoce, et si un diagnostic et un traitement appropriés sont disponibles, il y a de fortes chances qu'il puisse être soigné. A l'inverse, s'il est dépisté tardivement, il est fréquent que le traitement curatif ne soit plus possible. Dans de tels cas, les soins palliatifs, qui permettront de soulager la souffrance des patients et de leurs familles, sont nécessaires», explique l'organisation onusienne. C'est clair, net et précis. L'organisation mondiale ajoute: «Le dépistage par mammographie est très coûteux et n'est envisageable que dans les pays disposant d'une bonne infrastructure médicale qui ont les moyens de mettre en place un programme à long terme.» La gratuité des soins dans notre pays est une chance pour nos malades tenant compte des moyens considérables que l'Etat prend en charge. C'est lui qui achète les mammographes.Ce sont des équipements qui coûtent très cher. Plus la sensibilisation réussit, plus les femmes sont nombreuses à recourir à la mammographie et plus il faudra s'équiper en mammographes. Jusque-là c'est une question de sous. Au grand bonheur des fabricants. Sortons du business, pour aller plus avant sur les causes de cette maladie qui va en se développant. Les recherches vont bon train dans les laboratoires à travers le monde. En attendant leur aboutissement, il y a les statistiques qui doivent être exploitées. Elles sont riches d'enseignements. Pourquoi et à quel moment le cancer du sein a-t-il commencé à se développer massivement' Question simple que tout un chacun peut se poser. Pour peu que l'on parvienne à situer le moment de «l'explosion» en tenant compte de certains facteurs comme les nouveaux comportements (l'abandon de l'allaitement maternel ou les perturbateurs endocriniens par exemple) dans la société, des pistes s'ouvrent forcément. Or, aucun des intervenants de la «mammographie» ne s'est posé cette question toute simple. Lorsque l'amont est occulté et que «l'efficacité» de l'aval n'est pas abordée, il ne reste que le «dépistage». C'est-à-dire la machine à détecter le mal. Au plus grand bonheur des fabricants. Sans autres commentaires!
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Posté Le : 16/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com