Algérie

La malédiction du fléau ravageur en Algérie Le sport national éclaboussé par le dopage



A priori, rien ne prédispose le sport et l'usage d'anabolisants à se rencontrer. Ces deux notions semblent contradictoires. Pour beaucoup, l'usage de produits dopants est synonyme d'aliénation et d'échec alors que le sport signifie maîtrise de son corps, dépassement de soi, puissance et réussite. Mais les récentes affaires de dopage, les révélations sur les pratiques médico-sportives, la présence d'une proportion importante de sportifs de haut niveau dans des centres de prise en charge d'usagers d'anabolisants montrent que le sport actuel court un grave danger. Au moment, donc, où la lutte dans le monde entier, contre ce véritable fléau qui dénature le sport et ses exploits bat son plein, on ne peut que se poser des questions sur ce qui se fait au plan national. Il faut bien avoir dans l'esprit que le dopage n'est pas l'apanage des autres seulement. Nos sportifs ont, eux aussi, été contrôlés positifs lors des différents meetings à la veille des JO de Londres-2012. Toutefois, parler de contrôle antidopage en Algérie relèverait presque de la blague s'il n'y avait pas eu des tentatives de la part du Comité olympique algérien (COA) et de la Fédération algérienne de football (FAF). Les affaires de dopage touchant l'athlétisme algérien soulèvent l'indignation générale. Les scandales se suivent et se ressemblent pour notre sport national et plus précisément l'athlétisme qui, traîné dans la boue pour des affaires pas propres du tout, éclabousse gravement l'image et le prestige de l'Algérie, jadis locomotive du sport africain. Après Zahra Bouras (800m), voilà qu'un autre athlète algérien, Larbi Bouraada (décathlon) en l'occurrence, se fait épingler par l'IAAF pour dopage. Pour la championne d'Afrique du 800m, à quelques heures du départ des séries des championnats d'Afrique du Bénin, auxquelles devait prendre part Larbi Bouraada, les JO étaient finis avant même d'avoir
commencé. Ils ont été renvoyés, tels des malpropres, de Londres et de Grande-Bretagne. Les deux stars africaines ont été contrôlées positives à la Stanozolol, une substance interdite, décelée dans leur organisme. Notre illustre FAA, rappelle-t-on, les a, en cette «mémorable» occasion, suspendus provisoirement de toute compétition, en attendant les résultats du laboratoire. L'athlétisme algérien qui a été et reste l'unique discipline sportive à offrir à l'Algérie sa première médaille d'or olympique et le premier titre de champion du monde, est secoué par une affaire de dopage. Il est vrai que les deux athlètes, en l'occurrence Zahra Bouras et Larbi Bouraâda, contrôlés positifs, clament leur innocence mais il n'en demeure pas moins que ce malheureux épisode dénote de la décadence de l'athlétisme. Désormais, cette discipline n'est plus synonyme de titres mais de scandales jusqu'à atteindre le sommet, à savoir le dopage.

Les fédérations sportives qui font la promotion du tourisme
Aujourd'hui, ces champions ne sont ni au sein de la Fédération algérienne d'athlétisme, ni dans l'encadrement technique, ce qui explique en grande partie la déchéance de l'athlétisme algérien. C'est un triste bilan qui a sonné le glas quant aux problèmes structurels, chroniques dans lesquels se morfond le sport algérien d'une manière générale. A quelque chose malheur est bon, dit-on. Cette crise a été souvent masquée par les exploits individuels de l'athlétisme. Le bilan technique du sport algérien a été un fiasco : sur les 39 participants qualifiés, 99% ne sont pas parvenus à décrocher leur billet pour la finale. La médaille d'or de Taoufik Makhloufi en athlétisme sur le 1 500 m a, certes, inscrit l'Algérie dans le tableau des pays médaillés comme jadis et plus précisément depuis 1992 mais ce résultat chétif sinon squelettique de l'athlétisme est dû à un problème de relève qui est chronique et qui a été prémonitoire depuis le début de la dernière décennie. L'Algérie ne produit plus de talents. Et là, c'est une autre paire de manches. Mais qu'on le veuille ou non, le handisport et l'athlétisme demeure les disciplines qui sauvent l'honneur de l'Algérie. Alors, doit-on attendre toujours l'athlétisme pour sauver la face ' Qu'en est-il des autres disciplines ' C'est la grande et vraie question qu'esquivent, malheureusement, les présidents de fédérations et tous les responsables du sport algérien. Même avec une moisson importante de médailles, le bilan doit faire la part des disciplines, d'abord se pencher sur les disciplines olympiques qui ne sont même pas parvenues à se qualifier, ensuite celles qui ont été qualifiées et sont revenues bredouilles et enfin sur ce qui ne marche pas au niveau des disciplines et de leurs fédérations respectives, notamment de l'athlétisme qui s'est contentée d'une médaille d'or et d'un nombre très modeste de qualifiés pour les finales. D'abord, il faut savoir que la commission nationale, chargée de préparer les sportifs pour les qualifier aux JO de Londres n'a commencé son travail que depuis deux années et demie. On l'a dotée d'une enveloppe bien gonflée, injectée dans la préparation. A titre d'exemple, le département de la Jeunesse et des Sports, géré depuis juin 2007 par Hachemi Djiar, s'est vu allouer en 2011 un budget de près de 28 280 209 000 dinars (plus de 376 millions de dollars). Toute cette somme pour cette débâcle ! La mission de cette commission qui n'est pas régie par un texte, juridiquement parlant, est à revoir sur tous les plans. Depuis sa mise en place, sa mission a été galvaudée. Mais quoi qu'on en argumente, il y a une donne incontournable qu'on doit prendre en considération. C'est un préalable si l'on veut aspirer à une participation algérienne, efficiente aux différentes manifestations internationales. Ce préalable consiste à savoir quels sont les déterminants de la performance ' Qui sont les hommes qui devront gérer les fédérations productrices d'athlètes de performances ' En bref, la préparation à des rendez-vous chez les grandes nations à tradition olympique ou à culte olympique s'étale sur au moins huit ans, sinon douze chez certains pays.
N. B.


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