La malédiction de la grande bleue

En dépit des appels à la prudence, la vigilance et le respect des consignes de sécurité, les baigneurs n'ont font qu'à leur tête.Jamais de mémoire d'une saison estivale les plages d'Annaba n'ont enregistré un tel nombre de cas de noyades et de disparitions. L'été 2016 marquera à jamais plusieurs familles qui ont été frappées de plein fouet par la malédiction d'une mer acharnée même en pleine saison chaude. Telle est la vérité des chiffres enregistrés durant la semaine écoulée sur des plages d'Annaba, faisant état de la noyade de cinq personnes, deux décès dont une fillette de 16 ans et quatre disparus. Les cadavres des disparus, un homme de 46 ans originaire de Souk Ahras, repêché vendredi dernier, à la plage rocheuse non autorisée à la baignade à Sidi Okacha, commune de Chétaïbi. Un autre, âgé de 23 ans, originaire de la wilaya de Batna, a, été repêché, à 500 milles de son lieu de baignade, après d'intenses recherches enclenchées trois jours consécutifs, à la plage El Mellas de Seraïdi où, il a été porté disparu. Les éléments de la Protection civile ont repêché deux autres corps de jeunes portés disparus dans une plage de Seraïdi. Deux autres jeunes âgés de 23 et 28 ans, traînés par les forts courants d'une mer déchaînée, avant d'être sauvés d'une mort certaine par l'hélicoptère des éléments des garde-côtes, venus renforcer les interventions des éléments de la Protection civile qui, signalons-le, déplore 10 victimes en trois jours. Par ailleurs, il convient de signaler que les éléments de ce corps ont, rien que pour la semaine écoulée, effectué plus de 199 interventions, dont 136 cas de sauvetage de baigneurs d'une mort certaine. Pendant que 10 autres, après avoir reçu les premiers secours, ont été évacués à l'urgence du CHU d' Annaba. Il est à noter que la plupart des cas de noyades et de disparitions ont été occasionnés par les mauvaises conditions climatiques, générant des vagues hautes dépassant les trois mètres. Les conditions climatiques dangereuses ne semblent pas inquiéter pour autant, les baigneurs, inconscients des retombées de leur indifférence démesurée. Dans ce sens, pour ne pas dire pour cette raison, un fâcheux drame vient de secouer toute la wilaya d'Annaba et endeuiller la famille d'un jeune élément de la Protection civile décédé hier, après avoir accompli son devoir de pompier. Il s'agit du jeune Zakaria T. âgé de 23 ans, originaire d'Annaba, qui venait à peine de terminer son stage. Le défunt a sacrifié sa vie pour sauver un baigneur luttant contre les vagues folles et le courant d'une mer plus agité, à la plage Chapuis d'Annaba. Les chiffres sont hallucinants lorsqu'on sait que la fréquentation des plages n'a commencé que lors des 15 derniers jours dans la mesure où le début de la saison a coïncidé avec le mois sacré du Ramadhan. L'affluence relevée au cours de la semaine écoulée et celle en cours sur les 2O plages surveillées de la wilaya d'Annaba a été considérable, atteignant plus de 30.000 estivants. Rappelons que, depuis le 1er juin dernier, les plages d'Algérie autorisées à la baignade ont accueilli quelque 9 millions d'estivants. D'où le nombre des interventions effectuées par les agents de surveillance des plages a dépassé les 9200 pour 5845 personnes sauvées d'une noyade certaine.