Algérie

La maladie du pouvoir



La maladie du pouvoir
Il est quatrième dans la hiérarchie de l'Etat, après bien sûr le chef de l'Etat et les deux présidents de Chambres (basse et haute). Et au sein de l'Exécutif, il est chargé de «mettre en musique» les idées programmatiques du premier magistrat du pays. A ce titre, le Premier ministre est dans le rôle du chef d'orchestre menant le bal des politiques du Président. Loin d'être une sinécure et nécessitant plutôt conviction et sacerdoce, ce haut poste de responsabilité exige foi et fidélité, en somme une franche adhésion que requiert le succès de la démarche. Il faut dire que nombre de personnalités s'y sont investies.Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ils sont pour la plupart engagés actuellement dans une très forte compétition politique qui les oppose les uns aux autres. Ouyahia, Belkhadem, Sellal côté cour, Benbitour, Benflis côté jardin.En effet, le premier à avoir osé sortir des rangs fut évidemment Ahmed Benbitour en claquant la porte du gouvernement. Depuis, il est devenu opposant au régime, multipliant des sorties publiques pour dire tout le mal qu'il pense du système. Candidat à la candidature, il se ravise lorsqu'il s'aperçoit que Bouteflika se représente en 2014. Démis de ses fonctions à peine une année avant d'afficher son ambition d'arriver au trône, Benflis, lui, se révèlera très vite «l'ennemi juré» du président-candidat dans une campagne des plus acharnées. Aujourd'hui encore, il se lance dans la course au fauteuil présidentiel.Les trois autres parmi les cinq sont, eux, officiellement engagés à fond avec le président-candidat. Ainsi, dans ce jeu des chaises musicales pour Premiers ministres, il ne faut surtout pas chercher à analyser les faits selon une grille politique normative. Le fait du prince est la règle quand ce n'est pas le résultat d'une interaction des forces souterraines. Pas de place, donc, aux forces discursives dans les joutes partisanes. Pas plus que ne sont d'ailleurs d'un quelconque secours les paramètres classiques de compétition entre partis de gauche et de droite, tant ces derniers n'ont aucun droit de cité en l'absence d'une vie politique affranchie des pesanteurs mortifères d'un régime fondamentalement liberticide. Le système est le même depuis toujours. Le caractère synarchique le dispute au pouvoir monarchique.Et la maladie du pouvoir, sans rémission, a gagné du terrain. La détérioration de la santé politique du pays, sur fond de la maladie du Président qui rêve d'un autre mandat, a fait évoluer la dégradation des m?urs du pouvoir jusqu'à constater un directeur de cabinet, censé observer la discrétion et la réserve d'un commis de l'Etat, devenir une personnalité publique multipliant les apparitions médiatiques pour compenser ou expliquer peut-être l'absence trop prolongée du chef de l'Etat de la scène. Le système serait-il vraiment dans une mauvaise passe '




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