Algérie

La majorité des victimes sont des mineurs



La majorité des victimes sont des mineurs
L'auditorium Mouloud Naït Belkacem du deuxième pôle de l'université Ferhat Abbas a abrité, les 13 et 14 avril en cours, le premier séminaire international sur le traumatisme psychique et les stratégies de prise en charge des traumatisés. Ainsi, Dr Seffari, doyen de la faculté des sciences humaines de l'université de Sétif a, lors de son allocution d'ouverture, indiqué que le peuple algérien a vécu plusieurs évènements qui ont contribué à l'apparition de cette pathologie invisible, généralement due aux diverses tragédies vécues : la guerre de libération, le terrorisme, les accidents de la circulation, ceux domestiques, la violence conjugale et bien d'autres. Selon une étude menée par le docteur Sana, psychologue chargé des centres intermédiaires de santé mentale de la wilaya, en 2008, pas moins de 460 patients se sont présentés à ces structures lesquelles prennent en charge les victimes de la violence. La majorité des 300 personnes ayant consulté sont des enfants de moins de 16 ans. Pas moins de 39,2% de ces derniers ont subi des agressions sexuelles. Le taux des traumatismes généré par la violence conjugale dépasse, quant à lui, les 34,8%. La même étude montre que 23,82% des traumatismes psychiques à Sétif résultent des accidents de la voix publique. La violence institutionnelle, communément appelée violence en milieu scolaire, est de 2,18%. Selon l'intervenant, l'amélioration de la situation sécuritaire en Algérie, qui a été le résultat de la politique de réconciliation nationale ainsi que celui de la paix civile, ont laissé apparaître une nette régression dans le nombre des personnes traumatisées. Cependant, les séquelles de la décennie noire exigent un suivi rigoureux de l'état de santé psychique des patients.Ceux-ci se présentent aux différents centres intermédiaires de santé mentale implantés au niveau des établissements de santé publique des localités de Sétif, El Eulma, Aïn El Kébira, Bougaâ et Aïn Oulmène. Pour une meilleure prise en charge des traumatisés, Dr Sana estime qu'il est très important que les patients se présentent régulièrement au centre afin de permettre au psychologue de suivre les cas, expliquant dans ce sens : « Généralement, les patients viennent uniquement pour la délivrance d'un certificat médical ou d'un rapport indispensable pour un dossier judiciaire, mais le premier rendez-vous est pour bon nombre de cas le dernier ; nous allons entamer de nouvelles opérations de sensibilisation auprès des malades pour les convaincre de rester en contact avec leur psychologue. »Le doyen de la faculté des sciences humaines a, quant à lui, mis l'accent sur les changements que connaît notre société, évoquant les traumatismes liés au comportement des adultes avec les mineurs, la violence en milieu scolaire ainsi que les maladies chroniques, graves, en plus des chocs, l'inceste, les viols et les problèmes que connaissent les mères célibataires. Il convient de souligner que les conférences de ce premier colloque, qui a été une réussite, ont été animées par des universitaires de rang magistral.


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