La majorité des cas de séropositifs perdue de vue (expert)

Le président de la commission nationale de lutte contre le Sida, le Pr. Abdelouahab Dif a tiré la sonnette d'alarme concernant les cas diagnostiqués séropositifs perdus de vue et qui continuent à propager cette maladie dans la société.
A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, coïncidant avec le 1 décembre, il a affirmé que sur les 6000 cas de séropositifs déclarés par l'institut Pasteur, depuis l'apparition du virus en Algérie en 1985, moins de la moitié de ces cas (2680) est suivie.
Parmi les cas suivis au niveau de l'EHS El-Hadi Flici d'El-Kettar, le spécialiste a cité 1313 femmes dont 120 femmes enceintes.
L'hôpital a réussi à réduire le taux de transmission de la maladie de la mère à l'enfant, grâce à la collaboration avec les spécialistes en gynécologie obstétrique qui suivent ces femmes et à l'hôpital.
Concernant le traitement, le Pr Dif, chef de service à l'EHS d'El-Kettar a dit que l'Etat assurait 15 types de traitement contre le sida qui sont gratuits, soulignant qu'en dépit des pénuries enregistrées de façon périodique, les séropositifs bénéficient d'un bon suivi et réussissent en majorité à avoir une vie normale.
Une autre catégorie de séropositifs souffre le martyre en raison de sa marginalisation par la famille et la société, en dépit des efforts de l'Etat et des associations pour lutter contre ce type de discrimination et en raison de la culpabilité qu'elle ressent, car elle estime que son comportement est à l'origine de la maladie.
Concernant la prévention, le Pr Dif a insisté sur la nécessité de sensibiliser les citoyens tout au long de l'année et non l'organisation de campagnes conjoncturelles, en direction des catégories les plus exposées notamment les toxicomanes.
Il a appelé à l'élargissement des campagnes de sensibilisation en vue de toucher les lycéens, les universitaires et même les chômeurs, car cette catégorie est plus exposée aux fléaux sociaux.
Il a appelé à généraliser les campagnes de sensibilisation aux unités de dépistage scolaire (UDS), au nombre de 3000 à travers le territoire national, sans négliger le rôle des médias dans la lutte contre la propagation de la maladie du sida.
Il a souligné le rôle de certains secteurs dans la formation, l'éducation et la sensibilisation, à l'instar du ministère des affaires religieuses, qui a formé des mourchidate dans ce domaine ainsi que les ministères de l'intérieur et de l'enseignement supérieur.
En vue d'éviter la contagion, le spécialiste préconise pour les couples mariés de rester fidèles et de n'avoir qu'un seul partenaire, outre l'utilisation des préservatifs par les professionnels du sexe et les toxicomanes, car 90% des cas de sida recensés, le virus s'est transmis par le sexe.
Il a appelé à la stérilisation du matériel médical par les dentistes et d'autres matériels notamment au niveau des salons de coiffure, outre la circoncision des garçons chez des chirurgiens relevant des domaines public ou privé.
Les séropositifs peuvent avoir une vie normale et peuvent ne pas souffrir des symptômes du sida qu'après une dizaine d'années. Certains cas non diagnostiqués de séropositifs peuvent transmettre la maladie aux autres, car ignorant leur maladie ou ne prenant pas de précautions lors de l'utilisation de certains instruments.