Algérie

La Maison des syndicats sous haute surveillance



Et ce n’est pas sans motif que les syndicalistes dénoncent ces «faits énigmatiques» survenus depuis le début de l’année à la Maison des syndicats située à Dar El Beïda (est d’Alger). Dans la nuit du 8 au 9 mai, la Maison des syndicats, où sont habituellement abritées des réunions de différents syndicats, organisations non gouvernementales et de militants des droits de l’homme, a été le théâtre d’un vol de deux ordinateurs. Aucune scène de saccage n’a été constatée sur les lieux. Tout est resté au même endroit, en bon état, y compris le matériel informatique du bureau (imprimante, télé-fax, webcam…), ce qui suscite, selon les membres du Snapap, beaucoup de questionnements. «Pourquoi les auteurs du cambriolage n’ont pris que les deux ordinateurs du bureau ' Comment ont-ils pu s’introduire dans une bâtisse se situant à quelques mètres d’une caserne '» s’interrogent les membres du Snapap rencontrés sur les lieux de l’incident. Du côté de la police, Samir Khaoua, commissaire principal chargé de la communication à la Sûreté de wilaya d’Alger, indique que «l’enquête est en cours et que rien ne peut être divulgué pour le moment». Idem pour les actes de vandalisme dont a fait l’objet la Maison des syndicats en mars dernier. Aucune suite n’a été donnée à cette déprédation. Les enseignants contractuels et les membres du comité des chômeurs réunis à la Maison des syndicats ont été pris pour cible par une bande de «délinquants» qui les ont assaillis avec des pierres et des projectiles «sous l’œil des policiers présents sur place», selon des témoins. Un membre du Snapap va plus loin dans ses allégations : «Certains membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) se sentent surveillés et des membres du Snapap se font interroger dans les autres régions», confie-t-il. Et de rappeler : «Ces pressions durent depuis 2004, à savoir depuis que le Snapap a refusé de soutenir la campagne électorale du président Bouteflika.» Pour rappel, le wali d’Alger a procédé à la fermeture de la Maison des syndicats l’an dernier, justifiant cette décision par «une plainte pour tapage» déposée par les citoyens contre le propriétaire de la salle.
 


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