Algérie

La maison chaouie de Ghouffi à Batna


Un pan de l?identité s?écroule Après des années d?abandon et de silence, le fabuleux village de Ghouffi et ses balcons, que tous les guides touristiques du monde mentionnent comme une curiosité à ne pas rater, car d?une rare beauté, mais d?un équilibre fragile, sont hélas sérieusement menacés. Une nouvelle race de pilleurs s?intéresse à la pierre utilisée dans la construction de la maison traditionnelle. Situé dans la commune de T?kout, dans la wilaya de Batna, le Ghouffi avec ses quatre balcons est inscrit dans le répertoire des sites naturels protégés depuis 1928, et reconnu comme patrimoine universel. Selon M. Bennini, dans son livre La maison traditionnelle de Ghouffi, une vraie menace de destruction pèse, sur cette empreinte architecturale millénaire. Hormis cette beauté extérieure du site, l?intérieur d?Akham (maison) représente une toute autre dimension, d?où se dégage l?harmonie d?alentour. Une chaleur née d?une sobriété extrême, d?où découle un certain bien-être qui nous interpelle. L?acte de bâtir pour un berbère des Aurès, doit composer avec plusieurs facettes, pour ne pas rompre ou déranger l?équilibre établi par le groupe social de son appartenance. L?on apprend aussi ceci : « La maison chaouie est une unité sociale et économique. Elle abrite famille, réserve et animaux. La famille qui constitue la cellule centrale de la société est une entité patriarcale. Elle regroupe père, mère, fils et petits-fils. Les filles quittent le domicile à l?âge du mariage ; ainsi donc l?organisation spatiale de la maison obéit à l?organisation sociale. Akham est constituée par un ensemble de pièces indépendantes s?ouvrant sur une cour unique, chaque pièce est occupée par un couple avec leurs enfants, lui permettant de garder une intimité et autonomie. (C?est le) cas de grandes maisons patriarcales abritant jusqu?à quatre générations. Il existe un autre type de maison, qui garde la même morphologie, mais elle est de taille plus modeste , abritant un seul couple conjugale, avec leurs enfants, non mariés, la maison fait partie d?un ensemble d?Akham, qui gravitent autour de la maison patriarcale ».Une menace et un danger réel guettent l?architecture berbère. A la direction du tourisme de Batna, le souci est partagé, mais la bureaucratie n?est pas pour activer les choses. Le directeur du tourisme A. Rabah parle d?une opération de réhabilitation des quatre balcons de Ghouffi, laquelle opération est inscrite? depuis 2003. Cela consiste à fixer la population, à y relancer l?activité artisanale et y instaurer un travail durable au niveau de la région. Le contraste abyssal entre les v?ux de l?administration (tourisme, culture et Duc), et ce qui se passe sur terrain fait craindre le pire, comme le pillage à ciel ouvert du site. Ce ne sont surtout pas les quelques sorties sur terrain, encore moins les fêtes (zerda) sur site,lesquelles le dégradent encore plus, qui vont arranger les choses. Bien au contraire, cela réconforte les pilleurs, qui, comble de l?ironie, prennent part à la fête. Le béton et le mauvais goût envahissent l?architecture domestique rurale. Pour certains, le béton est devenu synonyme de réussite sociale. Cela n?a pas empêché quelques-uns de prendre des pierres, des charpentes et autres matériaux des anciennes maisons de Ghouffi, afin de les utiliser pour leurs nouvelles constructions.Vrai, un plan de restauration urgent reste l?unique solution pour sauvegarder les maisons de Ghouffi.
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