La mairie d'Oran va récupérer ses salles de cinéma

Se désistant, pour des raisons qui ne tenaient guère la route, de la gérance de ces salles de spectacles, la mairie s'est contentée d'en garder quatre (Maghreb, El Feth, Es-saada et El Marhaba, cette dernière tombe en ruine) pour en louer une quinzaine, avec des contrats de longue durée (plus de trente ans), et à des prix dérisoires, à des particuliers qui n'ont, que très rarement, respecté leur vocation cinématographique. Pire, certaines parmi ces salles ont, carrément, été détournées de leur mission première qui est de projeter des films et d'organiser des spectacles. Résultat, sur la trentaine de salles héritées de l'ère coloniale, celles encore en activité se comptent sur les doigts d'une seule main puisqu'un bon nombre a été carrément fermé, après une petite année d'exploitation approximative. Du reste, celles qui ont continué à garder rideaux ouverts ont, tout simplement, été détournées de leur vocation pour servir de locaux à des commerces qui sont à mille lieux de la cinématographie. La ville n'a donc, qu'en de rares occasions, bénéficié culturellement de ce vaste patrimoine qui a été mis à la disposition du privé, plus enclin à faire dans le fast-food que dans la culture. Selon le chargé de la culture au niveau de la commune, la commission se propose, d'abord, de visiter toutes les salles qui ont fait l'objet de concession et sur la base du rapport de cette commission, les services concernés procéderont au tri des salles qui nécessitent soit des aménagements pour être transformées en salles de spectacles ou de conférences soit être carrément démolies pour en récupérer les terrains qui serviront à la réalisation d'autres équipements d'utilité publique. Selon les mêmes sources, la décision de mettre en place cette commission a été prise après qu'il ait été fait constat de la dégradation de plusieurs salles, voire de leur non exploitation, selon les « cahiers de charges ». Ce déplorable constat a, d'ailleurs, fait sortir de ses gongs le jeune et nouveau maire d'Oran qui a instruit ses services de récupérer ces salles afin de les rendre à leur vocation première ou encore des les utiliser pour assurer une rentrée financière à la commune, car leur transformation en salles de conférences, de congrès et autres spectacles, peut s'avérer génératrice d'une inestimable plus value pour les caisses de la commune.