Après la brochette de walis remerciée, d'autres grands responsables viennent d'être virés. Les démis de leurs fonctions étaient à la tête de secteurs névralgiques ayant connu cet été des perturbations sérieuses au point de provoquer des remous sociaux susceptibles de contrarier la fragile stabilité du pays. L'eau et la poste en effet sont des sujets névralgiques aptes à suggérer, quand leurs gestions sont déréglées, d'incontrôlables incendies populaires.Le chef de l'Etat a tout l'air de s'en tenir à sa ligne droite et il est patent de reconnaître que sa recette s'assimile à un électrochoc. Le procédé a l'avantage de redéfinir le sens de la responsabilité et s'inscrire comme un avertissement et une mise en garde. Il ne fait cependant que ranimer un corps gravement malade. Or l'ensemble des indicateurs multiples prouvent que c'est toute la société algérienne qui est aux prises avec une particulière dégénérescence à cause d'un parcours historique régulièrement contrarié par de douloureuses blessures du sort et de désastreuses alchimies humaines.
On a donc tout faux et tort de croire que le pouvoir serait installé au sommet de l'Etat et à la tête des institutions petites et grandes et que les responsabilités n'incombent qu'aux chefs. Il est tentaculaire et la grande préoccupation de l'heure serait d'entreprendre le démaillage d'une tresse compliquée où le politique est entremêlé avec une culture passée oiseuse du choix des hommes. Les pénibles conjonctures traversées par le pays ont permis à des forces politiques connues et légalisées mais perverses d'ancrer leurs hommes à tous les niveaux des responsabilités. De ce fait, la fameuse main étrangère serait d'abord en vérité et au contraire de l'idée reçue profondément intérieure.
Malgré toute la bonne volonté qui l'anime et la droiture qu'il affiche, le président de la République lui-même irait droit contre un mur s'il prenait seul sur lui toute la charge de corriger les tares actuelles. Le peuple à travers le Hirak a éclairé la voie et il est à espérer que le choix de la symbolique du premier novembre pour le référendum sur la nouvelle Constitution soit une preuve d'une nécessaire prise de conscience et prémices d'une réelle nouvelle révolution.
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Posté Le : 03/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com