Algérie

La main-d''uvre étrangère en chute libre



Près de 1 800 travailleurs étrangers ont plié bagage depuis le début de la pandémie et en particulier les ouvriers originaires de pays asiatiques.Le nombre des travailleurs étrangers actifs, toutes nationalités confondues, a fortement baissé depuis fin 2019 à Oran pour passer de 3 736 travailleurs à seulement 1 781 à fin 2021 soit un recul net de 47, 67% en l'espace de deux ans, selon les dernières statistiques communiquées au courant de cette semaine par la direction de l'Emploi qui précise que cette baisse sévère est provoquée par l'"achèvement des travaux de construction en BTPH de logements de diverses formules et les contrôles les plus stricts".
La main-d'?uvre étrangère représente désormais moins 0,25% de la population active dans la wilaya d'Oran. Ainsi, près de 1 800 travailleurs étrangers ont plié bagage depuis le début de la pandémie, en particulier les ouvriers originaires de pays asiatiques.
La wilaya d'Oran avait enregistré un pic du nombre de travailleurs étrangers actifs en 2009 avec le recensement de plus de 8 000 travailleurs qui exerçaient essentiellement sur les chantiers de construction de logements location-vente et de logements publics locatifs, mais depuis 2010 la tendance est à la baisse.
Le départ de la main-d'?uvre étrangère a commencé en 2010 avec le départ de 3 000 travailleurs suite à la finalisation de plusieurs grands projets confiés par le gouvernement à des groupements chinois.
L'achèvement du programme AADL 1 (2001/2002) de 5 000 logements en location-vente, la réception du tronçon ouest de l'autoroute Est-Ouest et la finalisation de nombreux projets en BTPH (EHU 1er-Novembre 1954, logements promotionnels, unités industrielles...) étaient les principales causes du départ massif des ouvriers étrangers.
Cependant, en dépit de cette baisse conséquente du nombre des travailleurs étrangers "autorisés" dans la wilaya d'Oran, on constate paradoxalement une progression du nombre de travailleurs étrangers clandestins originaires essentiellement d'Afrique subsaharienne. Il est rare de trouver un chantier de construction sur le territoire de la wilaya qui n'emploie pas d'ouvriers africains.
Les recruteurs semblent opter pour cette main-d'?uvre souvent non qualifiée, mais à bas prix et sans frais sociaux. Ces travailleurs clandestins exercent dans des conditions précaires dans les chantiers sans aucune couverture sociale en cas d'accidents de travail ou de licenciement.
Les entreprises privées comme publiques qui semblent attirées par le bas coût de cette main-d'?uvre emploient les travailleurs étrangers d'une manière informelle en dépit de l'existence d'un arsenal juridique qui prévoit des sanctions sévères aux contrevenants qui occuperaient un travailleur étranger soumis à l'obligation du permis de travail ou de l'autorisation temporaire de travail.
Ces sanctions varient entre 10 000 et 20 000 DA par infraction constatée et ces sanctions sont toujours doublées en cas de récidive.
La loi n°08-11 qui organise les conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, pénalise lourdement l'immigration illégale, ce qui a pour conséquence de rendre ces migrants clandestins plus vulnérables aux abus en matière d'emploi.
L'article 28 de cette loi stipule que "toute personne physique ou morale qui emploie un étranger, à quelque titre que ce soit, est tenue d'en faire la déclaration dans un délai de 48 heures aux services territorialement compétents du ministère chargé de l'emploi, et à défaut, à la commune du lieu de recrutement, ou au commissariat de police ou à la brigade de la Gendarmerie nationale territorialement compétente.
La même formalité doit être accomplie lors de la rupture de la relation de travail. L'employeur doit être en mesure de présenter, à toute réquisition des agents habilités, les pièces et documents autorisant l'emploi des étrangers dans son établissement".

Arezki M.




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