Algérie

La magie et le pouvoir PRESENTATION DE LA PIÈCE EL MAKID AU TRB



La magie et le pouvoir                                    PRESENTATION DE LA PIÈCE EL MAKID AU TRB
Comment atteindre ses objectifs grâce au vice, au mensonge et à la magie
Une atmosphère soufie et des personnages en tenue blanche, la sorcellerie colore cette pièce de théâtre qui dénonce le charlatanisme mais aussi tout autre mauvais peu orthodoxe pour arriver à ses fins, dans les pays arabes et africains en général.
El Makid est le «singulier patrimonial» renvoyant à un des arts dans lequel étaitent utilisés l'instrument du tambour et les rythmes populaires, et ce pour préparer les âmes à être exorcisées et faire disparaître les djinns. Cette activité est connue au Koweït sous l'appellation de El Zar laquelle a été interdite au milieu des années 1960 par décret princier car elle fut taxée de sorcellerie et de maléfice. C'est principalement autour de cet acte que tourne la pièce El Makid de Nasser Doub, présentée lundi au TRB dans le cadre du Festival international du théâtre d'Alger. Abou Noures, le secrétaire, est arrivé à atteindre ses objectifs, s'octroyer le pouvoir et voler une place à l'assemblée et ce grâce au vice, au mensonge et à la magie et surtout au concours de Fakhria connue pour ses fêtes de El Zar.
Cette dame lui confie un jour un djinn qui devient trop encombrant. Abou Noures lui demande alors de s'en débarrasser. Elle demande à son assistant de l'aider mais cela sans compter sur la force surdimensionnée de cette séance de désenvoûtement qui lui sera fatale. Divisée en deux parties, la scène est composée de l'avant qui correspond au centre de la maison et l'arrière-scène où se trouvent les musiciens ou orchestre de la pièce, véritables ambianceurs déclinant à chaque fin de tableau tragique des mélopées mystiques dignes de notre musique gnawi ou celle que distillent les confréries Aïssaoua.
D'ailleurs, les dodelinements de corps et les habits tout en blanc des six hommes rappellent quelque peu la formation Ahl Ellil du sud de l'Algérie.
Le public a beaucoup applaudi cette pièce qui semblait aussi bien loin par sa culture métaphysique que proche par la couleur de ces envolées lyriques teintées de tonalités religieuses. La scène est épurée.
Des fanions sont accrochés de part et d'autre pour suggérer le palais de l'émir, le chef suprême. Khadija tombe dans son propre piège en tirant trop sur la corde. Une image bien mise en scène dans cette pièce qui donne à voir une culture autre que la nôtre, bien que les croyances mystiques sont présentes dans chaque société conservatrice, le «shour» magie blanche, faisant ravage chez nous.
«Le message est que beaucoup utilisent des moyens non légaux pour atteindre leur but et notamment pour accéder au pouvoir. Je ne sais si c'est audacieux en tout cas j'ai voulu dénoncer cela en faisant appel à cette atmosphère soufie, bien présente au Koweït et en Afrique. Aujourd'hui on se détache du charlatanisme pour se rapprocher véritablement des croyances religieuses authentiques et c'est tant mieux.
Effectivement, on essaie de casser la barrière entre le public et la société en les rapprochant, d'où l'idée de descendre de scène...», nous a expliqué le metteur en scène. Intéressante, cette pièce nous apprend que le contrôle de soi-même n'est jamais aussi possible et à trop vouloir l'outrepasser, il se retourne contre nous.
La volonté ne peut donner que ce qu'elle peut contenir comme force. Enfreindre les règles peut être préjudiciable. De la rapacité naissent les problèmes et rarement les miracles.


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