La mafia du foncier et du charbon pointée du doigt

Dans l'ombre, la mafia du foncier et du charbon ne recule devant rien. La loi du plus fort et du plus offrant, pour le prix d'un mètre carrée plus onéreux et mieux localisé, la mafia du foncier s'engage dans une guerre contre la nature et la vie. La voracité de ces personnes les a poussées à commettre un crime contre la nature.En 48 heures seulement, une vingtaine de départ de feux de forêt ont été enregistré par les services de la Protection civile impuissante devant la propagation vertigineuse des flammes qui ont détruits tout sur leurs chemins. Plusieurs plaintes contre « X » ont été déposées par des citoyens qui ont vu leur habitation, hameaux ou bétails calcinés par le feu, dans l'espoir d'appréhender les criminels, mais également, prévenir tout nouvel acte volontaire visant à incendier d'autres régions. Profitant du vide juridique et absence de surveillance de ces espaces verts qui constituent un bouclier protecteur contre l'avancée du désert, les criminels et la mafia du foncier ou du charbon profitent pour raser certaines zones pour dégager des assiettes foncières. Les sanctions prévues dans le texte de loi de 1984 relatif à la protection des espaces verts contre tout incendie volontaire ne sont plus persuasives et ne sont plus d'actualité et les amendes ne dissuadent plus les bandits. C'est ce qu'a fait savoir avant-hier, le conservatoire local des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou qui a pointé du doigt la mafia du foncier qui a provoqué les feux de forêts qui ont ravagé plusieurs espaces de végétations dans la région. « Les feux qui se sont déclarés ces deux derniers jours dans plusieurs localités de la wilaya, sont volontaires», a indiqué le directeur général de la Conservation, Mohamed Youcef, et qui a dénoncé, lors de son point de presse «la mafia du foncier qui serait derrière ce nombre important de départs de feux». La raison de ces départs volontaires de feux de forêts est l'accès aux fonciers, notamment, au niveau des zones littorales où les prix d'un mètre carrée s'élève à des millions de dinars. «Plus de 16% des incendies de cette saison ont été enregistrés à Tigzirt, une région où le prix du mètre carré de terrain est très élevé. Ces incendies ont été provoqués pour dégager des assiettes foncières», a-t-il précisé. Même motif évoqué pour les feux de forêts qui se sont déclaré à la chaîne ces derniers jours dans les autres wilayas, à l'instar de Tipaza, Chlef, Skikda, Médéa, Bouira, Béjaïa et Jijel. Des régions qui ont enregistré d'importants dégâts matériels. Dans la wilaya de Skikda, 14 personnes ont été blessées par les feux de forêts et de broussailles, ces deux derniers jours. Depuis plusieurs semaines les sapeurs-pompiers sont à pieds d'?uvre, de jour et de nuit afin de circonscrire les feux de forêts qui ont atteint des habitations dans certaines régions. Dénudés de toute sensibilité et de sens de responsabilité, les pyromanes qui sont à l'origine de ces feux de forêts mettent en péril toute la biodiversité et l'écosystème en général. La valeur du patrimoine forestier est incomparable à celle d'un projet immobilier, manufacturier dans quelconque zone, incendiée. Une autre forme d'entorse à la nature s'enregistre dans plusieurs régions de l'Est du pays où la mafia du charbon est accusé de sévir dans ces régions au détriment de du patrimoine forestier. Les services de la Protection civile et la Direction des forêts se mobilisent pour sensibiliser les citoyens contre les risques des incendies qui se déclenchent aléatoirement ces derniers jours et appellent à la vigilance et à la prudence et surtout à adopter les gestes appropriés pour lutter contre l'amplification des départs de feux. Pour une lutte efficace et effective contre ce fléau et l'appréhension des criminels, les citoyens des zones les plus sinistrées implorent les autorités à intervenir et à sévir afin de mettre fin à la mafia du foncier et du charbon. Sachant que la régénération des pâturages dans ces zones prendra des années et certaines végétations risquent de disparaître. Sans oublier les pertes colossales provoquées par ces actes malveillants, évalué à des millions de dinars.