Algérie

La mafia de l'immobilier pointée du doigt



"Qu'ils sachent que leurs efforts sont voués à l'échec", tonne le responsable des forêts qui a salué la mobilisation de la population dans la lutte contre les feux.Après avoir déjà fait l'objet d'un violent incendie qui a réduit en cendres 25 hectares de son couvert végétal, le 19 août dernier, la forêt de Harouza, qui surplombe la ville de Tizi Ouzou, a été à nouveau ravagée par les flammes mercredi dernier, 26 août.
Cet incendie de trop, qui intervient tout juste à une semaine d'intervalle du premier, n'a pas tardé à faire sortir de ses gonds le conservateur des forêts qui accuse désormais la mafia de l'immobilier d'être derrière ces "incendies criminels". "Une main criminelle a encore mis le feu à la forêt de Harouza, exactement dans l'assiette du projet de la forêt récréative.
Décidément, ce projet dérange des centres d'intérêt, notamment ceux convoitant ce foncier pour y ériger des promotions immobilières et autres villas", a dénoncé le conservateur des forêts sur la page officielle de l'institution qu'il dirige. Mais qui sont ces centres d'intérêt qui convoitent le foncier de Harouza '
Le conservateur des forêts ne les nomme pas et ne précise pas également si des poursuites judiciaires sont engagées à leur encontre, et si c'est le cas, le sont-elles contre des personnes ou contre X.
Toutefois, dans son message, il a tenu à prévenir ceux qui sont derrière ces incendies criminels qui, dit-il, ne réussiront jamais à atteindre leur objectif. "Qu'ils sachent que leurs efforts sont voués à l'échec", a-t-il ajouté dans son message avant de saluer la mobilisation de la population de Harouza et les bénévoles de la haute ville, aux côtés de ses agents, ceux de la Protection civile et d'autres partenaires, pour lutter contre les flammes qui ont ravagé cette unique poche verte dont dispose encore la municipalité de Tizi Ouzou pour en faire un lieu de détente et de loisirs au profit de ses habitants.
L'évocation de cette mobilisation de la population est loin d'être anodine. Il s'agit d'un second message du conservateur à l'adresse de cette "mafia" pour lui signifier que dans son combat pour la protection de cette forêt, il est loin d'être seul et qu'il bénéficie même d'un franc soutien de la population de la commune.
Ce qui est, en effet, loin d'être faux tant les habitants, qui ont créé l'Association pour la protection de l'environnement et de développement durable de la forêt de Harrouza, mènent un combat implacable pour préserver cette forêt de tous les prédateurs qui la guettent depuis des années. Interrogé à ce propos, Ouahab Aït Menguellet, le maire de la commune de Tizi Ouzou de laquelle relève la forêt de Harouza, dit n'être pas le mieux placé pour confirmer l'origine mafieuse ou non de ces incendies, mais ses propos en disent long sur les convoitises que suscite cet espace vert.
"S'il y avait un entretien et un nettoyage régulier, on n'en serait peut-être pas là. Aujourd'hui que Harouza est incendiée, je suis très mal placé pour affirmer s'il s'agit d'incendies volontaires ou non, il appartient aux forêts de le faire.
Mais je sais qu'il y a, en effet, des gens qui construisent illicitement dans cette forêt", affirme le maire de Tizi Ouzou qui révèle que, par le passé et avant qu'il ne soit élu, "des autorisations ont été accordées à des citoyens pour exploiter des bouts de terrain, mais à vocation agricole et avec comme objectif de créer une barrière verte entre la forêt et la ville, mais qui ont fini par bâtir des châteaux".
"C'est la raison même pour laquelle je me suis toujours opposé à ce que que des commerces soient autorisés dans le projet de forêt récréative prévu sur place. Je sais que dans notre pays, les lois s'appliquent rarement, alors si on autorise même de petits commerces en bois, demain, les assiettes seront utilisées pour des constructions en dur", a expliqué M. Aït Menguellet.

Samir LESLOUS


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