La machine infernale, méditations métaphysiques sur la condition humaine de Kaci Hadjar (Essai) - Éditions GAL, Alger, 2006

Une œuvre qui interroge l’homme

«La machine infernale, méditations métaphysiques sur la condition humaine» est l’intitulé de l’ouvrage de l’auteur Kaci Hadjar, qui vient de paraître chez les éditions GAL (Grand Alger Livres).
Ce poignant essai de 281 pages est scindé en six livres qui invitent le lecteur à partager de «nouvelles méditations sur la condition humaine, de manière beaucoup plus sobre et plus rationnelle». L’auteur de l’ouvrage – actuellement professeur et chef de service de gynéco-obstétrique du CHU de Bologhine – met en relief la douloureuse et amère confrontation de l’être fini face à son destin.
«Cet être qui évolue dans l’espace temps qui lui est imparti» avec la «finalité ou plutôt le but de la vie qui n’est autre que la mort», est-il noté dans la présentation de l’ouvrage. «L’Etre et le temps», «L’être et l’existence», «L’être et la société», «L’être et le néant», «La condition humaine» et «Les degrés de croyance» sont autant de réflexions suggestives que l’auteur confronte à la philosophie des naturalistes, à leur tête le Marquis de Sade.
Sade, cet écrivain du siècle des Lumières (XVIIe et XVIIIe .) prenait, selon la lecture de l’auteur Kaci Hadjar, «un plaisir malicieux, gratuit, certainement pathologique puisqu’il jouit outre mesure, même à ses dépens, en se complaisant à répéter le nom de Dieu pour simplement le maudire ou l’insulter; ce qui relève d’un état mental hautement déséquilibré et contraire à la nature même d’un être humain normal et raisonnable».
L’auteur reprend aussi les propos chauvins du chrétien Blaise Pascal, en disant dans ses «Pensées» «[…] que tout homme peut faire ce qu’a fait le Prophôte Moham»»d […], il n’a pas point fait de miracle, il n’a point prédit; nul ne peut faire ce qu’a fait Jésus-Christ».
A cette affirmation ostentatoire, aussi infondée que ridicule, sont opposées des réflexions nuancées, voire mesurées, dont celles de Voltaire ou de Montesquieu, écrit l’auteur Kaci Hadjar qui a, à son actif, un recueil de poèmes intitulé «Les joies et les peines» paru aux éditions Apic, en 2004. Dans le présent ouvrage, il parcourt les gros chapi-tres qui interrogent l’homme : son existence, son humanisme, sa gloire, ses droits et devoirs, sa fierté et sa lâcheté, son ambition démesurée, sa foi et sa liberté face à la sagesse, ses tourments et son désespoir, le raisonnable et l’insensé, la raison du suicide, etc.
Des haltes de lecture auxquelles nous invite l’auteur, à travers une autocritique qui s’appuie sur les méditations qui s’articulent autour des problèmes philosophiques de l’existentialisme abordés par des penseurs et écrivains de la littérature francophone des cinq derniers siècles, tels Charles Baudelaire, Saint-Exupéry, Voltaire, René Descartes, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Alfred De Musset et autres Albert Camus et Jean Paul Sartre pour ne citer que ceux-là.