La lybie et la gestion des placements à l'étranger

Il n'a, toutefois, pas entamé l'ouverture du pays aux courants commerciaux internationaux. Sa part de plus de 5% de la production de l'OPEP, la qualité de son pétrole léger et la proximité de l'Europe ont longtemps plaidé en sa faveur pour son insertion dans l'arène de l'échange international, tient-il à  souligner. L'accumulation des excédents durant les années fastes du pétrole a initié la Libye aux arcanes de la finance internationale, reconnaît le professeur de l'Université Leipzig. C'est ce qui lui a, d'ailleurs, permis de développer et de capitaliser une expérience incontestable en matière de gestion de ses avoirs financiers placés à  l'étranger, et ce, par l'intermédiaire de trois institutions :  l'Arab Banking Corporation où la Libye contrôle le capital à  hauteur de 35%, le reste revient au couple Koweït-Emirats arabes unis ; la Banque Libyenne extérieure qui, avec un actif de plus de 7 milliards de dollars, intervient dans plusieurs pays européens, américains, asiatiques et arabes ; la Libyan Arabe Foreing Investment Co, dont l'actif global s'élève à  55 milliards de dollars fut créée sous forme de holding intervenant dans une centaine de participations dans le monde. La gestion des actifs à  l'étranger a ainsi renforcé les ressources extérieures libyennes grâce auxquelles ce pays a toujours réussi à  équilibrer sa balance commerciale, le caractère excédentaire traditionnel étant perdu. Par ailleurs, et pour ce qui est des futurs rapports économiques euro-arabes, M. Elsenhans, estime que «la conjoncture nouvelle du dégel politique dans le monde arabe pourra créer des conditions pour réaliser un projet de coopération euro-arabe intensifiée, que je propose depuis une dizaine d'années». Ce serait un projet de co-développement qui permettrait de faciliter le choix aux forces politiques arabes prêtes au changement. Un tel partenariat, toujours selon le professeur Elsenhans, correspondrait à  l'avantage naturel au cas de rattrapage économique arabe, qui aura, alors, ses greniers en Europe, mais demanderait une confiance réciproque à  long terme.