La lutte du comité de soutien des greffiers continue

Le comité de soutien aux greffiers a tenu son énième sit-in sur le trottoir de la cour d'Alger au Ruisseau sous les regards indifférents du personnel de la justice.
C'est vers 11h30 que les membres de ce comité ont trouvé une issue pour accéder à cet endroit. Une fois sur place, les greffiers et corps communs suspendus ont pris le soin de bien attacher les chaînes qui les ceinturent aux barreaux entourant le palais de justice. La scène est pathétique. Il est midi, le personnel de la justice et les avocats sortent pour la pause déjeuner. C'est la déchéance humaine. Une greffière sortant de la cour d'Alger tourne sa tête pour cacher ces larmes. «Ce sont nos collègues», disent certains greffiers qui s'attardent pour lire les affiches brandies par les protestataires. D'autres passent leur chemin dans l'indifférence la plus totale.
Les membres du comité de soutien ont eu tout de même droit aux salutations de certains de leurs confrères et à un seul soutien verbal. Sans plus. Les autres n'ont même pas osé regarder du côté où se trouvent les greffiers. Ils sont pourtant à moins d'un mètre de leur passage. «Nous sommes là pour sensibiliser l'opinion publique. Nous ne nous attendons pas à grand-chose d'eux (leurs confrères)», déclare avec amertume un greffier suspendu. Pour rappel, lors de leur dernier sit-in devant la Maison de la presse, les protestataires ont été délocalisés à minuit après quatre jours de sit-in permanent. «Ils sont venus en force (les forces de l'ordre, ndlr). Ils nous ont embarqués à destination de la Maison des syndicats à Dar El Beïda, à l'est d'Alger», témoigne l'un d'eux.