Algérie

La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme doit être intensifiée



"Pour dire les choses franchement, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour accomplir cette ambition", déclare Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lors d'une rencontre avec des journalistes à New Delhi.
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La capitale indienne accueille vendredi une réunion préparatoire de la prochaine conférence triennale de financement du Fonds Mondial, qui se déroulera à Lyon en octobre prochain.
Les nombres de décès dus au sida et au paludisme ont diminué environ de moitié depuis le début du siècle. La tuberculose, aujourd'hui maladie infectieuse la plus meurtrière dans le monde avec 1,3 million de décès par an (hors co-infections par le VIH), faisait en 2016 autour de 20% de morts en moins qu'en 2000.
"Si vous comparez la courbe en termes de nouvelles infections et de décès par rapport à celle que nous devrions avoir, nous devons accélérer le mouvement", prévient Peter Sands, 57 ans, arrivé l'année dernière à la tête de l'organisation.
Les risques de relâchement des autorités sanitaires, la stagnation des dépenses d'aide internationale allouée à la santé et le développement de formes de maladies résistantes aux médicaments pourraient mettre à mal les progressions réalisées dans le domaine et font redouter un rebond des épidémies.

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Créé en 2002 comme un partenariat entre pouvoir publics, société civile, secteur privé et malades, le Fonds mondial s'inquiète notamment des cas de tuberculose résistante aux antimicrobiens, estimés à 600.000 à travers le monde.
La tuberculose multirésistante, porteuse d'un taux de mortalité de 50% comparable à celui d'Ebola, n'est diagnostiquée que dans un quart des cas et est extrêmement difficile à contenir et à soigner. "Si vous réfléchissez aux menaces à la sécurité sanitaire mondiale, ici la lumière rouge devrait s'allumer", lance M. Sands.
Dans ce contexte, le Fonds mondial vise une levée de fonds de 14 milliards de dollars pour la période 2020-2022, soit 1,8 milliard de plus que la somme qu'il avait récoltée pour 2017-2019. Un budget que des ONG critiquent comme étant nettement insuffisant.
Dans son action, l'organisation a pour particularité de nouer des partenariats avec des sociétés privées qui vont au-delà du simple don, notamment en Afrique subsaharienne où sont concentrés les deux-tiers des investissements du Fonds mondial.

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La multinationale Unilever utilise ainsi la réputation de sa marque de produits hygiéniques Dove pour faire de la prévention du VIH auprès des adolescentes et jeunes femmes en Afrique du Sud, populations les plus vulnérables au virus.
Dans plusieurs nations africaines, le Fonds mondial se sert également de la puissance et de l'expérience du réseau du distribution du géant de la boisson Coca-Cola pour apporter des médicaments à des cliniques isolées.
"Dans les endroits reculés de la plupart des pays, vous pouvez trouver un Coca-Cola, n'est-ce pas ' Utiliser leurs camions, leur chaîne d'approvisionnement nous aide à transporter des médicaments à des endroits où les gens en ont besoin", explique M. Sands.


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