Algérie

La lutte contre la corruption passent par la réforme profonde du système



Enjeux énormes de pouvoir, le grand défi est de dynamiser le système financier afin qu'il soit un facteur de développement et non pas un facteur facilitant le transfert illicite de devises par la redistribution de la rente des hydrocarbures dans le sillage des sphères de clientèles.La totalité des activités quelques soient leur nature se nourrissent de flux budgétaires c'est à dire que l'essence même du financement lié à la capacité réelle ou supposée du trésor. On peut considérer que les conduits d'irrigation, les banques commerciales et d'investissement en Algérie opèrent non plus à partir d'une épargne puisée du marché, éventuellement un reliquat du travail mais par les avances récurrentes (tirage : réescompte) auprès de la banque d'Algérie pour les entreprise publiques qui sont ensuite refinancées par le trésor public sous la forme d'assainissement : rachat des engagements financiers des EPE auprès de la banque d'Algérie, plusieurs dizaines de milliards de dollars entre 1971/2018 : alors que plus de 70% de ces entreprises sont revenues à la case de départ montrant que ce n'est pas une question de capital argent. C'est que la richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. Puisque pour l'Algérie, cette transformation n'est plus dans le champ de l'entreprise mais ce déplace dans le champ institutionnel (répartition de la rente des hydrocarbures), dans cette relation, le système financier algérien est passif. D'où l'urgence d'une nouvelle gouvernance tant centrale que locale qui permettrait un meilleur management stratégique des entreprises qui se porteraient alors en bourse. La dynamisation de la bourse passe forcément par la refonte du système financier algérien qui porte en lui la substance de l'enjeu du fait qu'il cadre parfaitement la politique économique développée jusqu'à présent et son corollaire les sources et les modalités de son financement. L'expérience algérienne depuis des décennies, a montré que plus les cours des hydrocarbures augmentent, plus paradoxalement les réformes sont freinées alors que cette manne d'argent peut permettre les ajustements sociaux nécessaires et qui sont douloureux à court terme pour réaliser cette mutation systémique.. Il ya lieu d'éviter de vivre éternellement sur l'illusion de la rente permanente. Aucun pays à travers l'histoire ne s'est développé grâce uniquement aux matières premières. Il n'y a de richesses que d'hommes. Un profond bouleversement et mutation géostratégique s'annonce inéluctable. Le XXIème siècle sera dominé par l'émergence de réseaux décentralisés, qui remplaceront les relations personnalisées d'Etat à Etat dans le domaine des relations économiques et de l'intelligence artificielle (le primat de la connaissance) qui révolutionnera tout le système économique mondial. Les responsables algériens s'adapteront ?ils à nouveau monde dynamique en perpétuel mouvement, n'existant pas de modèle statique, ou vivront t-ils toujours sur des schémas mécaniques dépassés des années 1970 /1980 conduisant le pays à l'impasse ' La transition d'une économie de rente à une économe hors hydrocarbures, dans le cadre de la mondialisation, suppose donc un profond réaménagement des structures du pouvoir assis sur la rente à un pouvoir se fondant sur les couches productives et le savoir. La suprématie de la sphère réelle sur le système financier algérien, est un enjeu énorme de pouvoir. Le grand défi, est de l'autonomiser et non être un acteur passif de la redistribution de la rente des hydrocarbures. Mais il ne faut pas être utopique, Sonatrach sera encore pour longtemps l'Algérie et l'Algérie sera Sonatrach d'où l'importance d'un nouveau management stratégique de cette société stratégique. En résumé, pour éviter tout malentendu, devant éviter tout règlement de comptes qui provoquerait une psychose généralisée, tout citoyen est présumé honnête jusqu'à preuve par la justice. Attention aux jugements hâtifs populistes : la majorité des cadres sont honnêtes. Car le grand défi et le compromis des années 2019/2020/2030 devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité, le tout reposant sur une bonne gouvernance . Car, il faut éviter toute ambiguïté, l'égalité n'est pas celle du modèle de l963-2019, mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat gestionnaire à l'Etat régulateur, par la formulation d'un nouveau contrat social, renvoyant au débat sur la refondation de l'Etat et une profonde moralisation de la société. La crise politique doit être impérativement rapidement résolue pour éviter toute déflagration économique et sociale avec un niveau de réserves de change tendant vers zéro horizon 2022. Aussi sous réserve, de l'adaptation aux nouvelles mutations mondiales, une bonne gouvernance, et la valorisation du savoir, l'Algérie, fortes de ses importantes potentialités, peut devenir un pays pivot et facteur de stabilité de la région méditerranéenne et africaine. Toute déstabilisation de l'Algérie, comme je le soulignais dans trois interviews récentes (2016/2018), deux aux USA, à l'American Herald Tribune et l'autre en France à la Tribune.FR, aurait des répercussions géostratégiques sur toute la région. Aussi, l'Algérie sera avant tout ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu'elle soit.


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