Algérie

La longue marche des mots



La longue marche des mots
Pour simplifier les idées, on a inventé les mots. Puis les sigles, pour simplifier les mots, avec le moins de lettres possibles. C'est sur cette idée qu'est née l'interminable CNCPPDH, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. Même si son inamovible président, Farouk Ksentini, en a encore oublié les huit derniers mots, ce qui est un peu normal, le titre est vraiment trop long. Pour mettre un terme à l'afflux de réfugiés en Algérie, M. Ksentini a, en effet, préconisé «l'interdiction d'entrée sur le territoire algérien aux réfugiés syriens et africains» et recommandé «l'expulsion de tout immigré en situation illégale».Une solution radicale justifiée pour le président de la CNCPPDH par «le risque de propagation de maladies et de la criminalité qui guette notre société». La criminalité serait donc étrangère et ce n'est pas un Algérien qui a tué Ebossé, mais Ebossé qui a tué un supporter de la JSK. On aurait préféré entendre l'avocat sur le cas de Youcef Ould Dadda, condamné à 2 ans de prison pour avoir filmé des policiers en train de piller un magasin ou de tout autre cas interne. Justement, grand simplificateur de mots, il avait déjà défini ce qui se passe à Ghardaïa de «simples heurts entre voisins».Il avait aussi proposé des sanctions contre les abstentionnistes aux élections, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, l'indemnisation du peuple algérien par la France, interdit les rassemblements devant le siège de la CNCPPDH, défendu Chakib Khelil et qualifié d'«antidémocratique» l'opposition à un 4e mandat du président Bouteflika. Une proposition, au lieu de CNCPPDH, un nom que personne n'arrive à retenir, pas même son président, pourquoi ne pas appeler cette structure «C», tout simplement, une seule lettre pour «Commission», on gagnerait ainsi du temps. Ou ne pas l'appeler du tout d'ailleurs.




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