Algérie

La longue et rude attente des patients


La longue et rude attente des patients
Les besoins en traitement par radiothérapie se font de plus en plus importants.
Depuis quelques mois, les rencontres se sont multipliées entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et les leaders mondiaux de la fabrication d'équipements de radiothérapie.
Les négociations ont été entreprises en janvier dernier sur le nombre d'appareils à acquérir, leur prix, les délais de livraison, l'exigence de l'accompagnement par des techniciens spécialisés en maintenance et l'assurance de la formation selon la demande de l'Algérie.
Ce que le principal fournisseur, à savoir Vrian Medical Systems, vient d'entamer dans la première phase de la réalisation de ce méga-projet, à savoir la formation de radiothérapeutes et de physiciens médicaux. Un workshop a été donc organisé durant deux jours à l'Institut national de santé publique à Alger, les 12 et 13 avril dernier, au profit d'une soixantaine de spécialistes. Coordonné par le président du Comité national du cancer et chef du service de radiothérapie au CPMC, le Pr M'hamed Afiane, cet atelier de travail se veut une préparation à l'acquisition et à la manipulation des 7 nouveaux accélérateurs de radiothérapie de nouvelle génération qui seront acquis incessament.
Trois appareils sont destinés au Centre anticancer de Batna, trois autres au centre de Constantine et le septième sera installé au Centre Pierre et Marie Curie d'Alger (CPMC), avons-nous appris. «Il est donc important avant toute chose d'assurer une formation qualifiante pour ceux qui auront à traiter des centaines de malades pour éviter des accidents aux conséquences dramatiques, notamment en matière de délivrance des doses de traitement. Les appareils de nouvelle génération, très sophistiqués, permettent des traitements beaucoup plus fins, mais nécessitent des personnels très qualifiés, une maintenance de qualité et un environnement adapté», a noté le Pr Afiane, avant de préciser qu'il faut savoir prévenir les risques et bien maîtriser l'outil. Le travail, nous a-t-il expliqué, consiste à assurer, dans le cadre d'un réseau informatique, la fiabilité de l'information conduite à travers les images et vers la machine de traitement pour éviter des erreurs au cours du parcours.
L'acquisition d'un appareil, soutient-il, ne signifie pas son utilisation immédiate. Avant toute manipulation, plusieurs procédures doivent être mises en place et ceci prend plusieurs semaines. «La radiothérapie est très complexe et ce n'est pas en un an qu'on peut aller vers la modernité. La complexité fait qu'entre le moment où l'appareil est commandé et mis en place, il faut compter plus d'une année», a-t-il indiqué. Il a ainsi insisté sur la formation du personnel et l'apprentissage préalable pour les jeunes radiothérapeutes. «On a besoin de préparer le personnel et il nous faut du temps pour arriver à avoir deux ou trois centres de radiothérapie performants et qui serviront de centres formateurs», a-t-il ajouté. Dans un centre de radiothérapie, a-t-il précisé, il faut au moins deux physiciens médicaux pour un appareil, lequel peut traiter 500 à 800 patients par an, ce qui veut dire 6 physiciens par centre. «Nous avons besoin de former 8 à 10 physiciens par an.»
D'ailleurs, a-t-il rappelé, une formation a été déjà initiée à l'université de Bab Ezzouar entre 2004 et 2005 et un statut a été promulgué en 2008, mais depuis, des mastères ont été créés un peu partout ; de nombreux étudiants ont été formés mais sans aucune qualification clinique.
«On ne peut pas confier la gestion d'une structure de radiothérapie à des chômeurs incompétents», a-t-il relevé, en attendant l'organisation, avant la fin de ce mois, d'un séminaire-atelier pour justement débattre de cette importante question de l'exercice de la physique médicale. «Devant ce problème de non-qualification, il est question d'assurer la sécurité des patients», a-t-il encore insisté.
«Nous souhaitons l'accélération des procédures administratives qui permettra de réceptionner rapidement les nouvelles machines pour mettre en place une politique de maintenance efficace, car un appareil de radiothérapie ne doit pas s'arrêter», a-t-il conclu.


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