Les travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN) reprendront
aujourd'hui, en séance plénière consacrée au vote du projet de loi relatif aux
associations, selon un communiqué de l'APN, rendu
public dimanche.
Mercredi dernier, la commission de la Jeunesse, des Sports et de l'Activité associative
de l'assemblée, a écouté les représentants des auteurs des 92 amendements
proposés au projet de loi sur les associations. Ces propositions d'amendement
ont été transmises au bureau de l'assemblée car remplissant les conditions
prévues par la loi.
Le projet de loi sur les associations a été à l'origine d'un large débat
entre les députés, lors de son examen, le 27 novembre dernier. Dans leur
majorité, les membres de l'assemblée ont plaidé pour l'intensification des
mesures de contrôle de l'activité associative, notamment les aides matérielles,
soulignant la nécessité de promouvoir le rôle des associations. Dans ce
contexte, le député Abdelhamid Si Affif,
du FLN, a jugé impératif que l'association bénéficiaire d'agrément soit basée
sur des principes clairement définis, ajoutant que beaucoup d'associations, activant
sur le terrain, «profitent plus qu'elles ne font profiter». Il a salué, en
outre, l'article 38 amendé du projet de loi qui prévoit la suspension ou la
dissolution définitive de toute association utilisant les aides à d'autres fins
que celles prévues par les articles 35 et 36 de ladite loi. De son côté, le
député Noureddine Ghris du
RND a souligné la nécessité de contrôler les sources de financement de
certaines associations nationales, notamment celles recevant des aides de
parties étrangères… Le député Mohamed M'hamdi du MSP
a, pour sa part, fustigé le fait que le projet de loi
soumet les associations à l'administration, en formulant la demande de création
car ceci, a-t-il dit, «ne garantit pas l'égalité entre toutes les associations».
Après avoir évoqué «les aspects positifs de la loi sur les associations de 1990,
quant à l'émergence des forces vives au sein de la société», le député Ramdane Taazibt du PT, a affirmé
que la «démocratie participative» visait la complémentarité entre les
associations et les assemblées élues. Il a, en outre, mis en garde contre le
risque que le financement des associations par des parties étrangères, conduit
à «les dépouiller de toute souveraineté et indépendance» dans la prise de
décision, voulant pour preuve les associations ayant dévié de leurs principes
pour défendre des revendications contraires au sens de la citoyenneté. Le
député Mohamed Daoui du FNA a, quant à lui, fustigé
la restriction de la création d'associations à caractère religieux par
l'article 3 qui soumet ces associations, qui servent de nobles objectifs et
connaissent une large adhésion populaire, à un règlement spécial, a-t-il
précisé. Le député Filali Ghouini
du Mouvement Islah a, de son côté, appelé à mettre un
terme au monopole des parties officielles sur l'action caritative, à alléger
les conditions de création d'associations et à réduire les délais d'octroi des
agréments.
Lors de la présentation du projet de loi, le ministre de l'Intérieur et
des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia a affirmé que ce
texte consacre le principe de la démocratie de proximité et participative à
travers l'importance accordée à la consultation de la société civile, dans la
gestion des Affaires publiques et la prise en charge des préoccupations du
citoyen, au plan local. Dans leur ensemble, ces textes «visent essentiellement
à traduire les dispositions énoncées dans la Constitution en des
textes juridiques à concrétiser sur le terrain, notamment ceux relatifs aux
droits et aux libertés individuelles et collectives du citoyen».
Evoquant le mouvement associatif en Algérie, le ministre de l'Intérieur a
relevé que les associations dont le nombre s'est accru, dans le cadre d'une
législation de plus de vingt ans, ne réunissaient pas les conditions et les
moyens indispensables à leurs activités. Le ministre a rappelé, d'autre part, que
les associations avaient exprimé leurs préoccupations et aspirations, lors des
consultations, en insistant notamment sur des questions liées aux lourdeurs des
mesures, aux difficultés rencontrées pour l'obtention de l'agrément, au fait de
soumettre les activités à une déclaration préalable et au manque de moyens
matériels et financiers. Parmi les problèmes et les préoccupations exprimés par
les associations, M. Ould Kablia
a cité les tentatives d'exploitation à des fins politiques ou l'isolement du
fait d'avoir essayé d'adhérer à des organisations non gouvernementales
régionales ou internationales. Commentant ce texte, le président de la Ligue algérienne pour la
défense des droits de l'Homme Hocine Zehouane qui
avait participé à l'élaboration de l'ancienne loi, a estimé que la loi de 1990
«garantissait mieux les libertés» et a appelé à un «front» contre ce texte.
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Posté Le : 13/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com