La loi N° 08-15 du 20 juillet 2008 continue de susciter le débat. En
effet, selon des spécialistes, son application peut rencontrer des difficultés,
si elle n'est pas accompagnée par des moyens humains et matériels nécessaires.
Les participants au débat sur le dossier des constructions inachevées
conviennent tous pour dire que la création d'une structure du suivi de ce
dossier est nécessaire, en raison de son importance. Les représentants de
l'urbanisme n'ont pas acquiescé cette proposition. Pour eux, cette loi devra
seulement faire l'objet de sensibilisation à travers les média.
Le collège des architectes, les représentants de l'APC d'Alger, et ceux
de la Chambre nationale des notaires ont pris part, également, à ce débat et
ont fait part de leur point de vue tant sur la loi elle-même que sur son
applicabilité. L'on retient l'intervention du représentant de la Chambre
nationale des notaires, Obeid Allah Messaoud, qui a fait état de nombreuses
lois promulguées puis complétées, puis remises en cause et remplacées, mais qui
n'ont pas réglé la question de l'achèvement des construction. Pour lui, les
premiers concernés par l'application de la loi (l'administration de
l'urbanisme) n'a pas toujours été à la hauteur de sa mission. Si toutes ces
lois, fait-il remarquer, réservent des partie importantes à ce chapitre, il
n'en demeure pas moins qu'elles n'ont pu obliger le citoyen à s'y conformer.
La même critique a été émise pour la loi 08-15 qui, selon lui, ne va pas
régler le problème car, conclut-il, elle n'a pas de mécanismes pour son
application.
L'autre volet critique de la Chambre des notaires est que la loi en
question pénalise le propriétaire ne pouvant justifier d'un certificat de
conformité. Il ne peut ni vendre ni louer et ses droits sur sa propriété (en
principe sacrée) se voient atteints. La situation est tellement anarchique,
poursuit un autre notaire, Habib Mimoun, qu'avec cette loi, il est possible de
mettre dehors de nombreux commerçants, louant des commerces et ce, au motif de
non-conformité. En outre, la loi en question empêchera, avant achèvement de
construction et obtention de certificat de conformité, les citoyens de se
livrer à toute transaction de vente et location jusqu'à régularisation de leur
situation. Il conclut qu'il était plus judicieux de procéder à une plus large consultation
avant son élaboration. Loi d'urgence en raison de l'anarchie régnante dans le
secteur de l'habitat ? Le directeur de l'Urbanisme au niveau du ministère, M.
Naït Saada, ne désavoue pas cet avis. Il dira que la loi est venue pour
régulariser une situation qui n'a que trop duré. Mahdia Djelliout, représentant
du ministère, dira que les citoyens doivent comprendre que la loi valide pour
les 5 années à venir est là pour régulariser leur situation. Les décrets
d'application sont déjà parus sur le Journal officiel. Une réunion des
directeurs de l'Urbanisme des wilayas avec le ministre a eu lieu il y a
quelques jours au ministère de l'Urbanisme et de la Construction. Et la
sensibilisation sur cette loi semble être la préoccupation majeure au
ministère.
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Posté Le : 01/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com