Aborder la question des congés des élus peut paraître incongru tellement est ancrée dans le subconscient collectif l'idée, souvent vérifiable, que nos édiles « sont en vacances » toute l'année.
Pas besoin pour eux de faire bamboche en été, puisque, relève-t-on, ils ne se gênent jamais de quitter leur poste pour quelques jours. Une instruction de la wilaya a défini la période de congé des élus qui s'étale, pour cette année, du 15 juillet au 31 août, soit 21 jours pleins. Les élus s'y prennent différemment : il y en a qui préfèrent « assurer la permanence », d'autres consomment tout juste quelques jours, alors que la grande majorité quitte son poste durant toute cette période. Certains édiles préfèrent être de permanence, à l'instar du P/APC de Raïs Hamidou, M. Zaïoua, qui en est à son deuxième mandat à la tête de cette commune balnéaire. « Je reste au bureau, affirme catégorique M. Zaïoua. Je ne peux pas prendre de congé cet été ; la période cette année ne s'y prête pas.Les congés coïncident presque avec le mois de Ramadhan. Je dois suivre l'opération de confection des listes des bénéficiaires des aides aux démunis qui approche. De plus, l'assemblée a consenti des efforts pour attirer les estivants sur nos plages ouvertes toutes à la baignade (une dizaine sont ouvertes sur cette côte d'Alger-Ouest Ndlr). On en profite nous aussi ». Même posture pour le vice-président de l'APC d'Alger-Centre, M. Bettache. « Je n'ai pas pris de congé depuis au moins 8 ans, assure cet élu, la quarantaine, dynamique. J'ai décidé tout de même de m'offrir toutefois un week-end et partir à Azeffoun, ma région d'origine, pour participer à l'inauguration de la mosquée du village Iverhouthène, voisin au mien. » Le P/APC de Rouiba, M. Lakrouz, assure ne pas vouloir consommer la totalité de la période des congés. « Je reste à mon bureau pour m'occuper des affaires de la commune. Mais j'ai décidé toutefois de m'offrir 10 jours à partir du 1er août (l'entrevue a eu lieu avant cette date, Ndlr). En 2008, j'ai fait l'impasse sur cette période, l'année d'après, je me suis reposé tout juste 8 jours », et d'ajouter : « J'ai de l'aversion pour la plage. Je n'y vais presque jamais. Je préfère la montagne pour me requinquer », précise le maire qui préfère retourner au bercail, son village à Imsouhal, à Tizi Ouzou. Contrairement au maire de Baraki qui nous a assuré avoir pris ses quartiers dans sa Batna natale. Des élus qui ont incontestablement le pied marin préfèrent, par contre, s'installer avec toute la tribu au bord de la mer.Le P/APC de Souidanaia, M. Djouadi, est de ceux-là. Impossible pour cet élu jovial de rester à Alger. « Chaque année, je consomme toute la période légale de 21 jours, je préfère retourner au village à Azeffoun, au bord de la mer », souligne l'élu de cette commune décentrée de la périphérie d'Alger. Certains élus « vedettes » d'Alger, souvent sous les feux de la rampe le reste de l'année, étaient injoignables depuis quelque temps. « Les maires et quelques élus ont réussi à se dégoter des vacances à l'étranger, certains passent jusqu'à 20 jours chez nos voisins ou traversent carrément la mer », nous révèle un élu d'une APC de l'intra-muros d'Alger. Alors que certains élus préfèrent passer leurs vacances au pays, les plus « privilégiés » parmi eux sortent du pays pour des destinations plus « chères et exotiques ».Un élu, raconte-t-on sous cape, dans les APC de l'est d'Alger, s'est même offert un voyage en Amérique. « Le jeune élu, avant d'être porté à son poste de maire, a émigré en Amérique et y retourne occasionnellement. Des mauvaises langues disent qu'il s'en est allé pour de bon. L'état de son APC détonne avec le mode de vie plus fastueux », nous raconte un habitant de cette commune gêné, comme ses nombreux concitoyens, par un train de vie de nabab.
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Posté Le : 05/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com