Algérie

La loi immigration enterrée '


Les étrangers vivant en France, en situation précaire notamment, n'en finissent pas de maudire cette réforme des retraites qui a éclipsé le projet de loi sur l'immigration. Nombreux parmi eux qui nourrissaient l'espoir de voir leur situation s'améliorer si ce projet de loi acquiert une force de loi après son adoption, ont déchanté après le report de ce texte pour l'automne (officiellement), ou plus loin encore (selon des avis d'observateurs avertis). Pourvu qu'on n'en débatte pas dans un climat empesté par les vagues de contestation de la réforme des retraites. L'espoir de régularisations des cas qui occupent des postes d'emploi assez stables, dont les employeurs sont également prêts à leur établir des contrats de travail, comme le permet l'un des articles de ce projet de loi, prévoyant dans ce sens la création d'un titre de séjour pour les étrangers exerçant des «métiers en tension», s'est-il totalement évaporé ' Le gouvernement français, le ministre de l'Intérieur particulièrement, défendait bec et ongles ce projet de loi sur l'immigration avant qu'il ne s'efface face à des circonstances imprévues, en l'occurrence la vague puissante de la contestation contre la réforme des retraites, à laquelle on ne veut pas rajouter une seconde vague plus intense qui « pourrait diviser le pays », selon les termes de la Première ministre, Elisabeth Borne. Cette dernière a expliqué également qu'aujourd'hui, il n'existe pas de majorité pour voter un tel texte. Mais, existait-il une majorité pour voter la réforme des retraites que le gouvernement a, pourtant, réussi à faire passer sans se soucier d'aucune majorité, en faisant valoir l'article 49 alinéa 3, ou le 49.3, dit de «censure provoquée», qui permet au gouvernement, au cours des débats sur un texte qu'il présente, d'engager sa responsabilité sur ce texte ' Et pourquoi alors ne pas recourir au 49.3 pour adopter la loi sur l'immigration ' De toute évidence, le gouvernement ne veut pas courir le risque d'un blocage politique en engageant le débat sur ce projet de loi fort controversé. C'est logique et compréhensible, même si les premiers concernés, les étrangers vivant en situation précaire en France, n'en finissent pas de languir pour régulariser leur situation. Maintenant, la question qui se pose ne relève pas du pourquoi de ce report de la loi immigration mais de doutes sur le maintien de tous ses articles en l'état. Le gouvernement, pour tenter de trouver un équilibre politique, ne serait-il pas incité à revoir sa copie initiale ' Tant qu'il sera passé à la moulinette, le texte ne gardera jamais sa portée politique recherchée à travers sa première ébauche.Certains au sein de la classe politique française plaident ouvertement pour l'instauration des quotas et des mesures de durcissement du droit d'asile, contre la création d'un titre de séjour pour les étrangers exerçant des «métiers en tension», ou carrément pour « un changement de paradigme », pouvant transformer, de fond en comble, le texte initialement conçu par le gouvernement si jamais ces plaidoiries trouvent un écho positif. On se demande même si ces profondes divisions ne sont pas toutes faites pour enterrer ce projet de loi sur l'immigration '
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