Aujourd'hui, il ne s'agit pas de savoir qui va remporter le gain de la rencontre qui a opposé la formation de Bordj Bou Arréridj à celle du Mouloudia d'Alger.
L'important n'est pas de savoir qui est le fautif et qui a commencé en premier les hostilités. Ce n'est vraiment pas le sujet qui intéresse les sportifs. Le dossier qui se trouve sur les bureaux de la Ligue nationale pour être étudié ne doit pas se conclure en termes de sanctions, de huis clos ou d'amende. La violence a dépassé ce cadre de décisions car le football vit, en ce début de saison, une situation très délicate qui, faut-il le souligner, ne doit pas être analysée d'une manière isolée. La violence dans les stades, c'est aussi un prolongement de la malvie quotidienne à laquelle fait face la jeunesse. Ce qui s'est passé à Bordj Bou Arréridj n'est pas un cas isolé dans le football national. Il y a eu, dès l'entame du championnat, des prémices de cette violence lorsque le coach usmiste, Kamel Mouassa, fut interpellé par des jeunes supporters qui ont fait le déplacement de Batna. Des propos virulents ont été échangés, suivis par une violence physique obligeant l'entraîneur des Algérois à déposer plainte.Ceci pour dire qu'il ne fallait point s'étonner des dépassements qui se sont déroulés à Bordj Bou Arréridj. Et sans risque de nous tromper, disons qu'il y aura d'autres incidents, de la violence, des blessés et tout le décor qui nous retrempe dans la brutalité des actes. L'action sportive se met entre parenthèses et il en sera ainsi tant que ceux qui ont la responsabilité de gérer leur équipe continuent d'attiser les tensions. Le football est devenu une compétition qu'il ne faut pas perdre, une compétition qu'il faut remporter quel qu'en soit son prix. Dès lors, tous les coups sont permis pour faire du spectacle, une violence qui recrute ses adeptes parmi la foule de jeunes avides d'en découdre avec tout un environnement. Dans ce jeu, ce sont les supporters qui entrent sur la scène pour crier dans un stade leur désarroi accumulé tout au long de la semaine. Que peut faire la Ligue nationale devant une telle situation qui la dépasse largement ' Il est clair aujourd'hui que ce ne sont pas les sanctions qui vont atténuer cette grogne des supporters qui ne reculent devant aucune décision de la structure fédérale.D'ailleurs le dernier communiqué de la fédération, à la veille du début du championnat, aussi ferme soit-il, n'a pas dépassé le seuil de la bâtisse de Dely Brahim.Il est primordial aussi de s'abstenir de faire dans les compromissions, comme il est important de mettre chacun devant ses responsabilités face à une situation qui risque de dégénérer. Le football est un sport qui commence dans la rue et qui se termine dans la rue. Entre les deux, il faut savoir gérer cet espace, d'où la mission de la Fédération qui a tendance à « élitiser » le football pour répondre à des besoins précis alors que la base parle un autre langage.
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Posté Le : 17/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. H.
Source : www.elwatan.com