Algérie

La loi des malfrats



La loi des malfrats
Il était presque 17h lorsque le silence de cette chaude fin d'après-midi a été brisé par les cris d'effroi lancés par les femmes et les enfants habitant le voisinage de la place principale de la commune El-Bouni.Un lieu qui habituellement est constamment placé sous la surveillance des agents de police. Dix-sept heures c'est le moment qu'a choisi un individu autoproclamé gardien de parking pour tenter de racketter un boucher du quartier. Sabre bien camouflé sous la hanche, le malfrat imposait habituellement sa loi. Quiconque propriétaire de véhicule ou local commercial devait obligatoirement se soumettre à son racket en payant 1000 DA/mois. Selon plusieurs habitants interrogés, ce malfrat paraissait être encouragé par une impunité totale. «Nous avons à maintes reprises déposé plainte. Elles sont restées sans suite. Ce qui a fait croire à ce forcené constamment sous l'effet de la drogue qu'il pouvait faire ce qu'il voulait dans notre quartier», diront plusieurs de ces habitants. Cependant, ce samedi devait être sa dernière bravade, faudrait-il encore qu'avec ses autres complices, ils soient sanctionnés pénalement. En tout état de cause, le boucher n'a pas été impressionné par la démonstration de force de son antagoniste. Il a appelé à la rescousse ses 7 fils qui à la vue du sabre entre les mains de l'agresseur de leur père ont, avec quelques voisins, tenté une approche pacifique pour désarmer le forcené. Vainement puisqu'ils ont été contraints d'utiliser la force pour y arriver. Le gardien autoproclamé a dû prendre la fuite mais pas pour longtemps. Il reviendra une heure plus tard accompagné d'une quarantaine d'individus armés de sabres et d'épées. Tous de Sidi-Salem, une cité de la même commune à forte concentration de population sans ressource, les malfrats se sont adonnés à une véritable vendetta. Quiconque passait à leur niveau était poursuivi pour être tabassé. Ils encerclèrent la boucherie avant de s'en prendre au boucher et ses fils. La mort rôdait. Elle a été évitée de justesse. Cependant, le plus jeune de ses derniers y a laissé son avant-bras avec lequel dans un réflexe de survie il s'était protégé pour éviter d'être décapité sous la violence du coup de sabre. Les autres frères et le père n'en menaient pas large. Ensanglantés, ils furent sauvés par l'arrivée des forces de police qui alertées, sont intervenues rapidement pour maîtriser la situation. Ce qui n'était pas chose aisée car en phase de rébellion, la bande de voyous estimait qu'elle agissait en terrain conquis. Du côté des habitants de la cité, l'on impute cette situation de non droit à El-Bouni à la défaillance des services de sécurité. Ces mêmes services qui pourtant informés du racket des gardiens autoproclamés de véhicules et locaux commerciaux n'ont toujours pas réagi.C'est également le cas en ce qui concerne l'atelier de fabrication des épées et des sabres dans un garage à Oued Enil. C'est dans ce garage que les criminels et les délinquants s'approvisionnent en armes blanches avec pour objectif de tuer, voler, agresser et racketter.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)