La
Confédération algérienne du patronat (CAP) semble
décidée à user de tout son poids auprès des parlementaires, plusieurs mois
avant
l'entame des débats sur
la loi de finances complémentaire 2011.
Elle a tenu hier une séance de travail avec les membres de la commission
des finances de l'APN. Dans un document adressé à
notre rédaction, la
Confédération dresse un état des lieux de l'économie
nationale en relevant dans son préambule que l'activité des entreprises de
production a connu une récession en raison de la crise qui a secoué l'économie
nationale et les évènements douloureux qui l'ont accompagnée. En revanche, note
la CAP, cette
situation de crise a été beaucoup plus bénéfique aux sociétés commerciales
d'import-export dans un environnement dérégulé qui a favorisé les pratiques
frauduleuses. Au vu des effets de la crise qui a secoué la scène internationale,
l'entreprise de production a été la plus affectée, et, à l'instar d'autres pays,
l'Algérie a opté pour des mesures de sauvegarde à partir de la LFC 2009. Toutefois et à la
lumière des profonds changements annoncés par le président de la République
lors de son dernier discours à la
Nation et qui devront concerner les institutions afin de
répondre aux besoins nationaux, la nécessité de replacer l'entreprise
productrice de richesses et créatrice d'emplois en tant que locomotive de toute
croissance économique s'impose.
Pour ce, la CAP a émis une série de
recommandations à l'intention des parlementaires afin de les introduire dans
les dispositions de la LFC
de cette année ou à défaut pour celle de l'année prochaine. Ces recommandations,
souligne la CAP, ont
pour objectif d'alléger les charges subies directement ou indirectement par
l'entreprise, réduire la concurrence des produits importés ainsi que celle des
activités parallèles et enfin de la fraude fiscale. Plus concrètement, cette
organisation patronale fait remarquer que le bilan du budget proposé pour la LFC 2011 est révélateur d'une
nette augmentation des dépenses de fonctionnement, un reste à réaliser en
matière d'investissement et enfin une aggravation de la dette envers le Trésor.
Ceci étant, la CAP
appelle, en matière d'investissement, à renforcer l'appareil local privé
productif, étant donné que le secteur public a bénéficié de dispositions
spécifiques et que le recours à l'entreprise étrangère a montré ses limites. En
clair, la Confédération
suggère une simplification des procédures fiscales à travers la suppression des
déclarations mensuelles pour les sociétés dont le chiffre d'affaires est
inférieur à 100 millions de DA, la révision des modalités de paiement de la TVA pour cette catégorie de
sociétés, l'automatisation des déclarations mensuelles et annuelles et la
simplification des déclarations et rapprochement des recettes des contribuables.
En matière de règlement des
dépenses publiques, la CAP
préconise la décentralisation des recettes du Trésor public dans le but de
fluidifier le règlement des dépenses étatiques et d'éviter aux entreprises le
cumul de créances détenues par l'Etat et ses démembrements. Dans les détails, la CAP veut une réduction
significative du taux moyen de l'IBS à 15% à toutes
les entreprises productrices de biens ou de services dont le taux d'intégration
est supérieur à 30% et la suppression des acomptes prévisionnels. Pour l'IRG, la
Confédération propose une révision automatique du barème en
tenant compte du niveau des salaires et du taux d'inflation. Pour ce même impôt,
elle suggère la réduction des taux avec un niveau ne dépassant pas les 20%. Aussi,
il a été proposé la suppression de la double imposition qui touche
simultanément les bénéfices de la société ainsi que les revenus des détenteurs
des parts sociales. E ce qui concerne la
TAP, le patronat souhaite purement sa suppression ou a défaut
son règlement à la fin de l'exercice.
En revanche, la CAP préconise son remplacement
par des taxes locales afin d'assurer des ressources aux collectivités locales. Enfin
et pour la TVA, la Confédération
algérienne du patronat préconise de la situer entre 5 et 12% et applicable à
tous les biens et services localement produits, la réduction de cette taxe pour
les intrants à la production et enfin la modification de ses modalités de
règlement afin qu'elle soit exigible à son encaissement et non à sa facturation.
Les représentants du patronat national ont également abordé la question de la
dette fiscale de l'entreprise en remettant aux parlementaires un moratoire dans
lequel ils relèvent que de nombreuses entreprises ont disparu ou sont en
cessation d'activité en raison d'une concurrence déloyale et de ce fait, elles
se retrouvent interdites d'activités pour de simples contentieux avec les
services fiscaux. A ce titre, la
CAP suggère la suppression des pénalités de retard et
d'assiette, la possibilité pour les redevables de bénéficier d'un échéancier
pour une durée de 5 années avec un différé de paiement de 3 ans et enfin
l'application de l'ensemble de ces dispositions à compter de la promulgation de
la LFC 2011.
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Posté Le : 23/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com