Algérie

La loi de finances 2022 sous la loupe



Le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, présidera, aujourd'hui, une réunion du Conseil des ministres. Lors des débats, la loi de finances 2022 aura la part du lion, indique un communiqué de la présidence de la République. D'autres thèmes seront également débattus à l'occasion, notamment le Programme complémentaire de développement de la wilaya de Khenchela, les mesures urgentes pour la relance de l'activité minière et du secteur de la pêche, ajoute le même communiqué. Intervenant dans un contexte socio-économique particulier, la réunion d'aujourd'hui revêt un caractère déterminant à même d'assurer une transition effective dès 2023 vers le nouveau mode de gouvernance. C'est du moins, ce que projette le gouvernement Aïmene Benabderrahmane dans l'élaboration de la loi de finances élaborée sur la base d'un prix du baril de pétrole à 40 dollars.En effet, dans une note d'orientation adressée, le 27 avril dernier, aux ordonnateurs du budget de l'Etat, le ministère des Finances avait souligné le fait que les propositions budgétaires pour l'exercice 2022 devront répondre simultanément à l'optique conventionnelle (budget conventionnel) et à celles retenues au titre de la réforme budgétaire.La même note indiquait que «les incertitudes sur l'évolution des principaux paramètres économiques et financiers, qui conditionnent l'effort public, imposent de la prudence et plus de rigueur dans les perspectives d'engagements budgétaires». Des recommandations à même de maîtriser le niveau et le rythme de la dépense publique. Le document révélait en outre, que le niveau de dépense de fonctionnement, «qui est plafonné à 5 359 milliards de dinars pour 2022, doit préserver les dépenses incompressibles». En matière de dépense, la note insiste sur la maîtrise des recrutements, suggérant, entre autres, d'éviter toute proposition de création de nouveaux postes budgétaires, à l'exception de ceux décidés à titre exceptionnel par les pouvoirs publics. Le mot d'ordre demeure la réduction des dépenses,la concentration des investissements sur les projets déjà lancés ou encore la limitation des recrutements en privilégiant le redéploiement des ressources humaines... En fait, il est préconisé de «privilégier à chaque fois que possible les redéploiements intra et intersectoriels des postes budgétaires existants, y compris en direction des 10 wilayas nouvellement créées» et de procéder au remplacement d'un poste sur cinq rendus vacants, y compris pour les départs à la retraite. Sur le plan social, la lettre de cadrage insiste sur le fait qu'aucune mesure d'exemption ou de diminution des taux d'imposition ou la base imposable ne doit être proposée. Ce qui donne le ton et un avant-goût sur une année budgétaire qui sera encore marquée par les conséquences de la crise sanitaire sur les caisses de l'Etat. Cependant, entre la théorie et la réalité, il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, le gouvernement devra tenir compte des incidences induites par les décisions du président de la République Abdelmadjid Tebboune de revaloriser les salaires et d'octroyer une allocation chômage aux jeunes sans travail qui devra entrer en vigueur au début de l'année prochaine. Nonobstant les mesures urgentes attendues pour relancer l'économie nationale, et surtout, afin de sauver la classe moyenne de l'appauvrissement.


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