Algérie

"La loi de finances 2018 est une véritable bombe"



Pour résoudre la crise, la SG du PT continue de plaider en faveur d'une Constituante qui, précise-t-elle,"n'est pas un Parlement, mais un concentré de la volonté populaire à procéder au changement de la nature du pouvoir politique".Réfutant les suspicions de précampagne pour la présidentielle de 2019 qui pèsent sur le déploiement de la direction de son parti ces derniers jours, la secrétaire générale du Parti des travailleurs ne s'est pas astreinte à la seule promotion de son appel à l'élection d'une Assemblée nationale constituante. Elle vilipendera sans ménagement le gouvernement Ouyahia tout au long de sa plaidoirie vouée à l'esprit de la lettre adressée par son parti au président de la République. Louisa Hanoune qui s'exprimait devant les cadres de sa formation, issus des wilayas de Constantine, de Sétif, de Bordj Bou-Arréridj, de Batna, de Khenchela, d'Oum El-Bouaghi, de Jijel et de Mila, a, d'emblée, tenu à préciser que la rencontre entre dans le cadre du déploiement de la direction du parti et est destinée à unifier l'argumentaire politique devant suivre la campagne d'adhésion et de signatures de la lettre adressée au président de la République pour la convocation d'une élection d'une Assemblée nationale constituante. "Nous ne sommes pas en précampagne pour la présidentielle de 2019, mais dans une dynamique interne et en direction des citoyens. Une initiative de notre parti qui intervient après étude et analyse de la situation générale prévalant dans le pays depuis le début de l'année, lesquelles ont conclu à ce que nous devons associer l'ensemble des citoyens dans ce processus politique", dira-t-elle. Le but d'une telle initiative, selon Louisa Hanoune, est de faire converger les aspirations populaires et la volonté politique au sommet de l'Etat vers une même direction. Elle précisera que la Constituante "n'est pas un Parlement, mais un concentré de la volonté populaire à procéder au changement de la nature du pouvoir politique". La secrétaire générale du PT justifie ce choix par la gravité de la conjoncture, jugeant que le pays vit une crise inédite. "En apparence, elle est sociale et économique, mais en réalité, il s'agit bel et bien d'une crise politique. En effet, la crise socioéconomique qui prévaut depuis 2015 a dévoilé la déliquescence du pouvoir politique hérité du parti unique et la fragilité des institutions en raison de l'intrusion du monde des finances et des affaires dans les institutions et la politique, ce qui constitue un grand danger pour la pérennité de l'Etat et de la nation en général." Et d'étayer : "Le pouvoir en place n'est plus en mesure de résoudre les problèmes posés par la société ni de répondre aux moindres revendications des populations. Il est clair qu'il est au service d'une minorité d'oligarques qui ont bâti des fortunes en puisant dans l'argent public. Une oligarchie prédatrice non seulement des richesses, mais aussi des pouvoirs des institutions de l'Etat et de la décision politique. Aujourd'hui, les normes qui ont régi le pays depuis l'Indépendance sont bafouées autant que la Constitution qui est violée, y compris par des membres du gouvernement." Craignant l'implosion, Louisa Hanoune estime que depuis la loi de finances complémentaire de 2015 où l'on a commencé par introduire des surtaxes pour les plus pauvres en réduisant davantage les impositions de la minorité prédatrice, la situation va de mal en pis. La loi de finances 2018, quant à elle, constitue à ses yeux une véritable bombe à retardement qui peut exploser à n'importe quel moment en raison des augmentations des prix des carburants notamment qui induisent des hausses sur tous les produits et en raison aussi de la politique d'austérité asphyxiante.
Kamel Ghimouze


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