Algérie

La loi d'urgence abolie dans une semaine



Le président Assad, au pouvoir depuis 2000, a par ailleurs exprimé sa tristesse pour les personnes mortes et blessées durant les manifestations contre le régime depuis le 15 mars dernier, début du mouvement de contestation. «La commission juridique sur la loi d’urgence a élaboré une série de   propositions en vue d’une nouvelle législation. Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois» dans «une semaine maximum», a dit le président Assad, qui a présidé la première séance du Conseil des ministres. Il  estime que «la levée de la loi d’urgence va renforcer la sécurité en Syrie et préserver la dignité du citoyen». Le 31 mars, le président Assad a chargé une commission de rédiger, d’ici le 25 avril, une nouvelle législation pour remplacer la loi d’urgence. Adoptée en 1962, la loi d’urgence est entrée en vigueur 1963. Elle réduit sensiblement les libertés publiques, impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement et permet l’arrestation de «suspects ou de personnes menaçant la sécurité». Bachar Al ssad a relevé que «le sang versé nous fait beaucoup de peine». Comme «nous regrettons la mort de toutes les personnes, civils ou forces armées, et les considérons comme des martyrs». Et de poursuivre : «Nous avons constaté ces derniers jours un fossé entre le citoyen et les institutions de l’Etat, ce fossé doit être rapidement comblé». Il a aussi rappelé à cette occasion une série de problèmes qui ont conduit, à son avis, les populations à manifester. Entre autres de ces problèmes, le chômage la corruption. «La corruption est une menace pour l’avenir du pays et son développement», a-t-il indiqué.Selon Amnesty International, au moins 200 personnes ont été tuées jusque-là dans la répression, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil. Le président est intervenu publiquement pour la première fois depuis le début des troubles, le 30 mars, dénonçant une «conspiration» contre son pays.
Un nouveau gouvernement a été formé jeudi dernier. Il a pour mission la mise en application    d’un programme de réformes. Dirigé par Adel Safar, ancien ministre de l’Agriculture, il doit s’atteler, entre autres, à la levée de la loi d’urgence, ainsi qu’à la libéralisation de la presse et l’instauration du pluralisme politique.
Des manifestations ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes ont eu lieu vendredi à travers tout le pays, l’une des mobilisations les plus importantes depuis un mois.
Le même jour, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a exhorté le régime à cesser la répression. «Il est temps que le gouvernement syrien cesse de réprimer ses citoyens et commence à satisfaire leurs aspirations», a-t-elle assuré. L’ONU a aussi appelé les autorités à «stopper immédiatement» la «répression brutale».
Cela dit, il est permis de s’interroger si ces réformes ne sont pas venues en retard ' Est-ce qu’elles ne constituent pas une manière pour le président de rester au pouvoir jusqu’à sa mort comme il est le cas de son père '
Notons que Bachar Al Assad a hérité du pouvoir de son père Hafez mort en 2000. Ce dernier a pris le pouvoir en 1970 par un coup d’Etat. Pour succéder à son père, le Parlement syrien a amendé la Constitution pour revoir à la baisse l’âge minimum du candidat à la présidentielle qui passe ainsi de 40 à 34 ans. Deux jours plus tard, Bachar Al Assad est promu général en chef des forces armées. Il est élu président de la République par référendum le 10 juillet 2000.
 


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