Algérie

«La logistique du financement était la chasse gardée de la famille présidentielle»



Tout dépendra, néanmoins, de la philosophie qu'auront les nouveaux maîtres de Tunis et de Tripoli, estime un haut responsable des Douanes algériennes, ayant requis l'anonymat, obligation de réserve oblige. Or, ces CCT dans le temps constituaient, selon lui, beaucoup plus une entrave à  une progression harmonieuse des échanges, qu'une passerelle à  une harmonisation de ces échanges. Elles nécessiteront indéniablement une révision fondamentale, sinon elles doivent se mettre sous une exigence d'une nouvelle redéfinition. Le rôle économique à  jouer dans les préceptes des conventions bilatérales se situait au niveau de l'encouragement à  l'émergence d'un marché régional. La disparition progressive des barrières tarifaires, la simplification des procédures du mouvement transfrontalier et les facilitations des régimes douaniers privilégiés réciproquement faisaient un bel avenir pour ce giron du négoce qui se voulait communautaire, explique la même source. Dans l'esprit conventionnel liant les parties, l'objectif du rapprochement commercial visait à  l'épanouissement des échanges entre les différents partenaires nationaux. Les pays signataires favorisaient par cet instrument diplomatique la symétrie commerciale par l'impulsion en franchise des redevances ou autres taxes parafiscales du moment où le produit est d'origine de l'une ou de l'autre partie. Aussi vite que les structures préliminaires furent mise en place, à  l'exemple des relations tuniso-algériennes, le doute et l'appréhension se sont installés de part et d'autre. Sous l'ancien régime tunisien, les relations commerciales étaient épisodiquement entachées de déséquilibres, reconnaît-il. La famille présidentielle tenait pour une majorité écrasante les rênes du commerce extérieur. «Toute la chaîne logistique du financement était une chasse gardée. Raison pour laquelle les opérateurs économiques des deux pays n'étaient jamais parvenus à  établir un partenariat économique durable et mutuellement avantageux», fait savoir le haut responsable de l'institution douanière. Cette situation ubuesque a vite fait que les opérateurs ne se sont pas imprégnés de la lettre et de l'esprit du fondement de la convention, relève-t-il. L'Algérie recevait en exemption des droits et taxes, du café libellé comme étant d'origine tunisienne, les tunisiens refusaient à  l'import des agrégats d'origine algérienne, avoue notre interlocuteur. Sachant bien que l'origine en termes douaniers selon la définition de l'organisation mondiale des Douanes est déterminée par «le lieu de fabrication, de récolte ou d'extraction», si l'Algérie produit des agrégats pour les travaux publics, la Tunisie est-elle un producteur de café ', s'interroge notre source. S'agissant des politiques douanières dans les pays du Maghreb, notre interlocuteur tient, en outre, à  souligner que, sous la pression politique d'une Union figée et qui reste à  faire, celles-ci ont toujours répondu à  des exigences d'ordre fiscal et budgétaire. «La prééminence d'un protectionnisme qui ne se déclare pas, suite à  l'adhésion de l'une ou de l'autre partie à  l'Organisation mondiale du commerce dont le sacro-saint credo est l'élimination de toute entrave avec un taux zéro, est de nature pâteuse», estime t-il. Interrogé, par ailleurs, sur les mesures à  même d'être prises par son administration pour contenir, un tant soit peu les effets néfastes du commerce informel qui a pris des proportions inquiétantes suite aux situations actuelles en Tunisie et en Libye (instabilité politique et conflit armé), le haut fonctionnaire des Douanes trouve que «la situation n'est que temporaire. Les intentions libyennes et tunisiennes ont été affichées par les autorités transitoires des deux pays à  œuvrer à  l'affermissement des relations traditionnelles existantes. Les mesures dont il est question se dessineront en toute certitude une fois que la stabilité sera de retour. Déjà que l'on annonce une visite prochaine à  Alger d'une délégation du CNT libyen, annoncée fraîchement par Mourad Medelci. Car il y va de l'intérêt de chacun. L'on ne choisit pas, en tant qu'Etat, son voisin. La coopération dans ce cas est une nécessité naturelle».                                  


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