Algérie

La logique psychiatrique



Si la politique est une affaire de sentiments, l'économie est une question de logique et celle-ci est implacable : si le dinar ne vaut que 0,013740 dollars au marché réel, c'est qu'il les vaut réellement. Depuis la loi de finances 2009, contestable ou non, une somme de conséquences négatives est apparue, hausse des prix, pénuries de certains produits et bureaucratie bloquante. A l'inverse, peu d'éléments positifs, maîtrise de l'inflation, forte croissance ou augmentation des recettes hors hydrocarbures ne sont pas encore apparus. Le problème n'est pourtant pas là ; grand débatteur public à l'ENTV et adepte de la confrontation sans adversaire, Ahmed Ouyahia a fustigé les contestataires de la loi de finances en les traitant « d'ennemis de l'Algérie ».Bien. Mais un peu de logique. Il y a quelques années, quand l'Algérie optait résolument pour un libéralisme débridé, Ahmed Ouyahia était déjà là. S'il n'a pas contesté ce choix économique, c'est qu'il était d'accord. Encore un bout de logique, s'il était d'accord, c'est qu'il n'était pas d'accord avec l'orientation actuelle de l'économie, qui tourne le dos au libéralisme pour revenir à une économie centralisée. Dernier segment de logique, dans les propres termes qu'il utilise, Ahmed Ouyahia était donc un ennemi de l'Algérie à l'époque où il était chef de gouvernement. Aujourd'hui, qu'il est Premier ministre, il en est l'ami, bien que l'on soit en droit de se demander jusqu'à quand.Les événements passent, les déclarations et les insultes aussi. Heureusement, il y a eu la réconciliation nationale, contestable ou non elle aussi, qui a offert au moins un avantage au peuple algérien. Celui de faire d'un chef de gouvernement un Premier ministre repenti. Mais comment un ami de l'Algérie peut-il lui-même se traiter d'ennemi ' On doit passer la logique, la politique et l'économique. Et entrer dans le domaine de la psychiatrie.


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