Algérie

La logique guerrière du Hezbollah menace-t-elle l'unité du Liban '



La logique guerrière du Hezbollah menace-t-elle l'unité du Liban '
Il a fallu un mois au nouveau gouvernement de Beyrouth pour élaborer une feuille de route politique, dans laquelle il n'est nullement fait mention du désarmement du parti chiite, le Hezbollah.À l'origine du blocage des discussions entre les deux principaux camps politiques depuis la formation du nouveau exécutif, il y a un mois, la question de l'arsenal militaire du mouvement de Hassan Nassrallah continue en effet d'inquiéter le pays qui vit constamment avec le spectre d'une nouvelle guerre civile. Le camp dit du «14 mars» s'oppose à tout recours aux armes sans l'aval de l'Etat. Mais le Hezbollah, dont on connaît l'implication directe dans la guerre civile en Syrie, aux côtés du régime de Bachar Al-Assad, refuse de céder à cette pression politique, estimant qu'il est en droit de défendre le pays contre les agressions extérieures, en référence principalement à Israël qui considère le mouvement chiite comme une organisation terroriste. Tel-Aviv occupe une partie du territoire libanais et n'a pas l'intention de retirer ses troupes et le Hezbollah, partisan d'une solution armée, attend le moment propice pour passer à l'action. Donc, au bout d'un mois de rudes négociations, la feuille de route du gouvernement autorise implicitement le Hezbollah à user de la force des armes. Le texte qui doit être soumis au Parlement pour discussions, le 19 et le 20 mars prochain, prévoit qu'«en vertu de la responsabilité de l'Etat en matière de sauvegarde de la souveraineté, de l'indépendance du Liban et de l'unité de son territoire (...), le gouvernement souligne le devoir de l'Etat de libérer (les territoires libanais encore occupés par Israël) par tous les moyens légitimes», ont rapporté les médias libanais. Le texte reconnaît aussi «le droit des citoyens libanais de résister à l'occupation israélienne, de riposter à ses agressions et de récupérer le territoire occupé». Autrement dit, le Hezbollah est indirectement autorisé à user des armes en dehors de toute autorisation de l'Etat libanais qui ouvre ainsi la porte à d'éventuels dérapages dont les retombées seraient néfastes pour toute la région du Proche-Orient, alertent de nombreuses voix qui ont dénoncé ce nouveau compromis au sommet. «Notre problème avec le Hezbollah ne se pose pas en termes de divergence de points de vue. Il réside dans le fait qu'il refuse de se conformer à la logique démocratique et des institutions. Il mène son jeu en faisant fi de la Constitution et de la législation en vigueur», a déclaré le député Samy Gemayel, coordinateur du comité central des Kataëb. Ce dernier a dénoncé lors d'un discours officiel de son parti, «le comportement guerrier et milicien du Hezbollah qui agit au mépris des Libanais», a rapporté le quotidien local L'Orient, Le Jour, proche du bloc du 14 Mars. «Entre ces deux extrêmes, nous devons mener toutes les batailles possibles pour préserver l'Etat et les Libanais, et sauvegarder ce qui caractérise le Liban dans cet Orient. Nous mènerons toutes les batailles sous l'égide des institutions», a-t-il ajouté.De son côté, le chef de fil des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, accuse ouvertement le Hezbollah de fuir la paix. Selon le chef des FL, «le Hezbollah ne cherche pas à faire partie de l'Etat», a rapporté le journal en ligne Iloubnan.info. M. Geagea s'inquiète en fait que ce nouveau compromis entre le camp du «14 mars» et le parti chiite engendre une nouvelle crise politique qui causerait un report de l'élection présidentielle, prévue pour cette année. «L'élection d'un président fort est la seule garantie pour la stabilité du pays parce qu'il permettra à l'Etat de se redresser», a-t-il ajouté. «Un président fort est le seul qui soit capable de régler les crises chroniques par lesquelles passe le Liban», a-t-il estimé, considérant qu'il ne pourrait pas y avoir d'entente entre deux camps qui défendent deux projets différents, faisant référence au Hezbollah qui représente presque un Etat dans l'Etat, à cause de force armée. Le 15 février, le Liban s'était, enfin, doté d'un gouvernement de compromis réunissant les deux blocs rivaux, après un blocage de près d'un an exacerbé par le conflit en Syrie voisine qui divise profondément le pays. L. M./Agences.




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